Togo: Roues libres pour Faure G. à la faveur du boycott des Sénatoriales 2025 par les opposants virils

Afriquinfos Editeur
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J-P Fabre de l'ANC (dr)

L’un des principaux partis d’opposition au Togo, l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) a annoncé qu’il va boycotter les élections sénatoriales fixées au 2 février 2025, l’une des dernières étapes de la mise en place de la nouvelle Constitution controversée.

Des partisans du parti d’opposition l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) dans une rue de Lomé, le 27 avril 2024 au Togo.

‘L’ANC exprime son rejet ferme et délibéré des élections sénatoriales annoncées par le Gouvernement’, a indiqué l’ANC dans un communiqué samedi 14 décembre 2024. ‘Les dernières élections législatives et régionales ont été entachées de fraudes massives et d’irrégularités graves. En l’absence de garanties de transparence, d’indépendance et d’équité, il est évident que les élections sénatoriales annoncées ne pourront être qu’une nouvelle mascarade’, a ajouté l’ANC.

La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition togolaise et d’Organisations de la Société civile) a également annoncé jeudi 12 décembre son intention de boycotter les sénatoriales. La ‘DMP considère que ces élections sénatoriales s’inscrivent dans la continuité d’un processus de coup d’Etat constitutionnel en cours’, a indiqué sa coordinatrice B. Adjamagbo-Johnson.

Au Togo, le Sénat a été institué par la révision constitutionnelle du 31 décembre 2002 mais n’a jamais été mis en place jusque-là. Le Sénat sera composé de 61 membres au total. 41 des Sénateurs seront élus par ‘les représentants des Collectivités territoriales’ et 20 autres seront désignés par le Président du Conseil, selon une ordonnance publiée dans le journal officiel le 3 décembre dernier.

Selon la nouvelle Constitution togolaise adoptée par les députés en avril 2024, la fonction de Président de la République sera désormais purement honorifique et l’exercice effectif du pouvoir sera assuré par un Président du Conseil qui doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce nouveau texte qui abolit l’élection du Chef de l’Etat au suffrage universel et institue un régime parlementaire, est dénoncé par l’Opposition et la Société civile qui y voient un moyen pour le Président Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir.

L’actuel Chef d’Etat togolais est le président du parti majoritaire, UNIR, qui a remporté 108 des 113 sièges de députés lors des législatives d’avril 2024. Faure Gnassingbé dirige ce pays d’Afrique de l’ouest de 8,8 millions d’habitants depuis 2005, à la suite de son père resté au pouvoir pendant 38 ans (de 1967 à 2005). La Constitution de la Vè République a été adoptée dans une profonde division entre opposants et partisans du parti au pouvoir. Le texte Constitutionnel n’a jamais été divulgué auprès du grand public.

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