Sénégal: Mort de Fadiouf Ndiaye, débat sur l’accompagnement médical des footballeurs relancé 

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture
Feu Fadiouf Ndiaye, joueur de l'USO (DR, Senego.com)

Dakar (© 2025 Afriquinfos)- Drame le samedi 17 mai 2025, lors d’un match de la Ligue 1 sénégalaise. Le capitaine de l’US Ouakam, Fadiouf Ndiaye, s’est effondré en pleine rencontre et a été déclaré mort quelques instants après. Âgé de 30 ans, le joueur ne présentait pourtant aucune anomalie clinique, mais son décès subit, repose une fois de plus la question de la prise en charge médicale en temps réel sur les terrains africains.  

Le face-à-face Us Ouakam (USO)-OSLO s’est achevé sur une triste note le samedi 17 mai dernier. Alors que la rencontre s’est soldée par la victoire 2 buts à 0 de l’USO, le décès du capitaine Fadiouf Ndiaye a assombri cette journée du Championnat. Titulaire au début de la rencontre, le capitaine et leader du vestiaire a senti un malaise dès la 37ème minute, ce qui a conduit à son retrait du jeu à la mi-temps.

Une mesure qui n’a visiblement pas suffi à lui sauver la vie. A en croire, le médecin du club, Docteur d’Etat en médecine Issa Mboup, témoin des derniers instants du numéro 20 de l’USO, aucune négligence médicale n’est à déplorer. D’après le certificat de non contre-indication à la pratique du sport établi par le cardiologue et médecin du sport Dr Thierno Abass Ka de la Ligue Pro, Fadiouf Ndiaye avait été examiné le 19 septembre 2024. À cette date, aucune anomalie clinique majeure n’avait été relevée, susceptible d’empêcher la pratique sportive. L’électrocardiogramme réalisé n’avait décelé aucune irrégularité incompatible avec le sport, documentent des détails médicaux.

S’agissant du jour du match, Dr Issa Mboup, explique: «Il m’a dit avoir souffert d’un courant d’air toute la semaine et que cela semblait le perturber. Je lui ai appliqué un massage chaud. Il est sorti brièvement, puis est revenu jouer jusqu’à la mi-temps». Il sera ensuite relégué sur le banc par le coach sur indication du médecin. Mais à peine dix minutes après la reprise, tout s’accélère. Fadiouf Ndiaye ressent à nouveau une douleur thoracique et appelle le médecin. Il est transféré dans la foulée vers un Centre de santé, sans succès. «Le médecin-chef de l’établissement a constaté son décès dès notre arrivée. Tout s’est déroulé très vite: en l’espace de quinze minutes, il a fait un malaise, puis a perdu la vie à son arrivée au Centre de santé», rapporte le Dr Mboup. Il insiste sur la prise en charge rapide: «On ne peut pas parler de négligence médicale», rejette-t-il, face aux rumeurs circulant dans les médias.

Néanmoins, ce drame repose, une fois de plus, la question de la prise en charge médicale en temps réel sur les terrains africains. Même si les secours ont réagi rapidement, la disponibilité de défibrillateurs ou d’équipements de réanimation reste un enjeu de santé publique dans de nombreux stades africains. «À part Génération Foot qui dispose d’une ambulance médicalisée et probablement d’un défibrillateur, la majorité des clubs n’en ont pas», déplore le médecin de l’USO. Il appelle à des mesures urgentes dans ce sens: «La Ligue professionnelle devrait imposer à tous les clubs, dès la saison prochaine, de se doter d’un minimum de matériel médical. Ce n’est pas un investissement très coûteux, mais cela peut permettre d’éviter certains drames».

S. B.