OMC : batailles rangées en Afrique pour succéder à Azevedo

Afriquinfos Editeur
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Succession d'Azevedo à l'OMC

Succession d’Azevedo à l’OMC | La course à la Direction Générale de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) fait rage à l’échelle mondiale avec un processus de désignation en cours qui devrait aboutir le 8 juillet prochain à la présentation du programme des candidats. L’Afrique ne compte pas, cette fois-ci, faire de la figuration et a introduit pas moins de quatre candidatures. Mais là aussi, des tractations sont en cours et se cristallisent autour des candidates du Kenya, Amina Mohamed et du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala comme le démontre le retrait de la candidature béninoise au profit de celle de l’ancienne ministre des Finances de l’Etat fédéral.   

Ils sont nombreux sur le continent à avoir manifesté leur intérêt pour le poste de Directeur Général de l’OMC. Il s’agit notamment de l’Ambassadeur du Bénin à l’OMC, Eloi Laourou, de l’Egyptien Abeld Hamid Mamdouh, ancien haut fonctionnaire de l’Organisation, de Amina Mohamed, ex-ministre kényane du Commerce puis des Affaires étrangères, et Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des Finances du Nigeria. Ces deux dernières candidatures sont considérées comme les meilleures chances de l’Afrique d’accéder à la tête de l’OMC pour la première fois de son histoire.

Si certaines voix estiment que le continent doit miser sur un seul poulain, au sommet des Etats, l’heure n’est pas encore à l’union sacrée. D’un côté, les partisans de la candidature nigériane qui vient de recevoir le soutien du Bénin.  C’est le président Patrice Talon qui en a fait lui-même l’annonce à son homologue, Muhammadu Buhari. Eloi Laourou, se rallie donc à à Ngozi Okonjo-Iweala. L’économiste du Développement et ancienne ministre des Finances du Nigeria est présentée aujourd’hui comme la favorite africaine car elle aurait le « meilleur profil ».  Elle a plus de 30 ans d’expertise dans le développement et la finance à son actif. Sa carrière de 25 ans au sein du groupe de la Banque mondiale, où elle a occupé le poste de Directrice Générale de l’organisation de 2007 à 2011, plaide en sa faveur. Au sein de l’Administration Goodluck Jonathan, où Mme Okonjo-Iweala avait en charge les Finances, elle avait du combat contre la Corruption son cheval de bataille. Elle siège au sein de plusieurs conseils d’administration influents et préside notamment celui du GAVI, organisation internationale de la Fondation Bill et Melinda Gates pour favoriser l’accès à la vaccination en Afrique. En juillet 2018, elle est également devenue la première personnalité africaine à siéger au Conseil d’Administration de Twitter.

Face à elle, une autre femme d’influence africaine. La Kenyane Amina Mohamed. Anciennement directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en 2011. Amina Mohamed a eu une longue carrière de diplomate avant de devenir ministre des Affaires étrangères de son pays, de mai 2013 à février 2018. En 2013, elle avait déjà brigué le poste de Directeur Général de l’OMC face au démissionnaire Roberto Azevêdo.

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Autant la lutte est acharnée en Afrique, autant les négociations seront rudes au niveau mondial. L’Europe compte en effet ravir la Direction de l’OMC et de son côté, met sur la ligne de départ des candidats chevronnés. Il faudra attendre la fin août pour connaître le nouveau de DG de l’OMC.

Boniface T.