Kigali (© 2025 Afriquinfos)- Dans le plus grand secret et à la surprise générale les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagamé se sont rencontrés mardi à Doha sous la médiation de l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani. Si au sortir de cette rencontre, un communiqué conjoint a été publié évoquant l’engagement de les parties en faveur d’un « cessez-le feu immédiat », sans faire mention du M23, Kigali s’est fendu d’un autre communiqué quelques heures plus tard parlant de la nécessité d’un « dialogue direct avec Alliance du fleuve Congo, qui comprend le Mouvement du 23 mars (AFC/M23).
Les regards étaient tournés vers Luanda où devait se tenir des pourparlers entre Kinshasa et le M23, c’est plutôt à Doha que les présidents congolais et Rwandais se sont retrouvés pour parler de paix dans l’Est du Congo.
« Les chefs d’Etat ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », déclaré Le ministère des affaires étrangères qatari dans un communiqué. Ils ont également « convenu de la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d’établir des bases solides pour une paix durable ».
La partie congolaise a dans la foulée, confirmé cette rencontre et indiqué qu’un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel vient d’être décidé entre la RDC et le Rwanda » et que « les modalités de l’exécution de ce qui a été convenu seront précisées dans les jours qui viennent ».
A Kigali, la réaction est plus timorée. Le communiqué publié sur la page X de la Présidence rwandaise indique que le Réunion de Doha a « réitéré le soutien des dirigeants au processus CAE-SADC comme principal mécanisme pour une solution durable au confit en RDC » ainsi que la « nécessité de s’attaquer au problème des forces génocidaires des FDLR et d’assurer la sécurité du Rwanda et de la région ». Le communiqué du Rwanda précise alors que celui fait à Doha n’a pas fait mention du M23, que « les dirigeants ont également discuté de la nécessité urgente d’un dialogue politique direct avec l’AFC/M23, essentiel pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. » Et d’ajouter que le « Président Kagamé a exprimé sa conviction qu’avec la collaboration de toutes les parties, les choses peuvent aller plus vite ».
Cette sortie du Rwanda intervient alors que l’Alliance du fleuve Congo, qui comprend le Mouvement du 23 mars (AFC/M23), s’est retirée des pourparlers de paix qui devaient se tenir à Luanda. Des sanctions prises par l’Union européenne contre des membres du M23 et plusieurs responsables de l’armée rwandaise, n’ont pas été du goût de ces derniers.
Boniface T.