Le M23 et les troupes rwandaises ont lancé ce 05 février 2025 une nouvelle offensive dans l’est de la RDC, où il ont déjà pris le contrôle de la ville de Goma lors de combats ayant fait au moins 2.900 morts, selon un nouveau bilan de l’ONU.

Quelque « 2.000 corps ont été récupérés dans les rues de Goma ces derniers jours et 900 corps sont à la morgue », a détaillé la cheffe adjointe de la mission de l’ONU en RDC, Vivian van de Perre, précisant que ce bilan pourrait encore s’alourdir. Un précédent bilan faisait état de 900 morts. Après s’être emparés la semaine dernière de la capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 avait décrété unilatéralement un cessez-le-feu humanitaire censé être en vigueur depuis mardi 04 février 2025. Il avait ajouté n’avoir « aucune intention de prendre le contrôle de Bukavu ou d’autres localités ».

Mais mercredi 05 février 2025 à l’aube, les combattants du groupe armé et les soldats rwandais ont initié d’intenses combats contre les Forces armées congolaises dans la province voisine du Sud-Kivu. Selon des sources sécuritaires et humanitaires, ils se sont rapidement emparés de la cité minière de Nyabibwe, à environ 100 km de Bukavu et 70 km de l’aéroport provincial. « C’est bien la preuve que le cessez-le feu unilatéral qui avait été décrété était comme d’habitude un leurre », a commenté le Porte-parole du Gouvernement congolais Patrick Muyaya.
En plus de trois ans de conflit, l’Armée congolaise (FARDC), réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été conclus mais jamais respectés. Des affrontements avaient déjà eu lieu la semaine dernière dans le Sud-Kivu, mais une accalmie s’était installée ces derniers jours. Selon des sources locales et militaires, ce répit a servi aux deux camps à se renforcer en troupes et matériel.
Mercredi 05 février 2025 à Bukavu, grande ville d’un million d’habitants, une foule fervente, bougie à la main, s’est rassemblée pour une prière pour la paix. La communauté internationale et des pays médiateurs comme l’Angola et le Kenya tentent de trouver une issue diplomatique à la crise, craignant un embrasement régional.

© Afriquinfos & Agence France-Presse