L’Afrique du Sud a fermé mardi 5 novembre 2024 un passage frontalier très fréquenté avec le Mozambique en raison des violences post-électorales qui agitent ce pays, a annoncé l’organe sud-africain de gestion des frontières.
Le Mozambique est secoué par des troubles depuis l’élection présidentielle du 9 octobre 2024, remportée par le parti Frelimo, au pouvoir depuis 1975, un scrutin dénoncé comme frauduleux par l’opposition et plusieurs observateurs étrangers dont ceux de l’Union Européenne.
La fermeture du poste frontalier sud-africain de Lebombo, l’un des plus fréquenté entre les deux pays, a été décidée après que des informations ont fait état de véhicules incendiés du côté mozambicain de ce port qui borde la rivière Komati, a déclaré le Commissaire de l’autorité sud-africaine de gestion des frontières (BMA), Michael Masiapato. La frontière était toujours fermée mercredi 06 novembre 2024, a précisé à l’AFP un porte-parole de la BMA.
‘En raison de ces incidents de sécurité et dans l’intérêt de la sécurité publique, le port a été temporairement fermé jusqu’à nouvel ordre’, a commenté ce 05 novembre 2024 l’Agence frontalière. Lebombo se trouve à environ 110 km de la capitale du Mozambique, Maputo, et à environ 440 km de celle de l’Afrique du Sud, Pretoria. Les autorités sud-africaines disent s’efforcer de rouvrir le point de passage dès que possible et ont conseillé aux voyageurs d’emprunter d’autres itinéraires ‘jusqu’à ce que la situation se soit stabilisée’.
M. Masiapato a par ailleurs indiqué qu’un groupe de sept fonctionnaires mozambicains avait ‘demandé refuge » à l’Afrique du Sud pour des raisons de sécurité et de protection‘, sans donner plus de détails. Au Mozambique, le ministre de la Défense Cristovao Chume a menacé ce 05 novembre d’envoyer l’Armée pour mettre fin à des semaines de manifestations post-électorales meurtrières qui visent selon lui à renverser le Gouvernement. ‘Les manifestations violentes sèment la haine entre frères, détruisent les infrastructures (…) Il y a une intention de changer le pouvoir démocratiquement établi. Si l’escalade de la violence se poursuit, les Forces armées devront protéger les intérêts de l’Etat‘, a-t-il averti lors d’une conférence de presse.
Ce pays d’Afrique australe est plongé dans une crise politique depuis que les autorités électorales ont annoncé que le parti Frelimo, au pouvoir depuis près de 50 ans, avait remporté le scrutin du 9 octobre dernier.
© Afriquinfos & Agence France-Presse