Addis-Abeba (© 2025 Afriquinfos)- Claver Gatete, le Secrétaire exécutif de l’UNECA (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique) , a plaidé pour une réforme de l’architecture financière mondiale afin de favoriser le développement du continent africain. Il a critiqué les politiques économiques globales. Qualifiant l’architecture financière internationale actuelle de « dépassée, inéquitable et injuste« .
Ses propos ont été formulés lors de la 46e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine, tenue à Addis-Abeba, Ethiopie, sur le thème « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par des réparations« . M. Gatete a affirmé que la gouvernance mondiale actuelle freinait la croissance de l’Afrique, appelant à une institution financière internationale réformée qui donnerait à l’Afrique une voix plus forte dans la définition des politiques économiques.
Il a également exprimé des inquiétudes concernant les notations de crédit qui pèsent sur les économies africaines, indiquant qu’elles sont souvent influencées par des agences externes appliquant des critères injustes. Selon lui, ces inégalités ne résultent pas d’un manque de potentiel, mais de structures profondes qui enferment l’Afrique dans une dépendance économique.
M. Gatete a souligné qu’actuellement, seuls deux pays africains, le Botswana et Maurice, bénéficient d’une note de qualité investissement. Il a proposé la création d’une agence de notation de crédit africaine pour garantir des évaluations justes, basées sur la réalité économique du continent plutôt que sur des préjugés.
Il a aussi évoqué le potentiel transformateur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui regroupe environ 1,5 milliard de personnes et un PIB combiné de plus de 3.000 milliards de dollars.
Selon lui, il est crucial de tirer pleinement parti de la ZLECAf pour accélérer les investissements dans les infrastructures et l’industrialisation, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Il a enfin souligné l’importance pour l’Afrique de développer des chaînes de valeur régionales afin de produire et de transformer ses propres matières premières, créant ainsi davantage d’emplois pour sa population.
V. A.