Pape François, cinq fois en Afrique, dix pays visités, un baiser de pieds de Salva Kiir et de R. Machar inoubliable pour la paix !

Afriquinfos Editeur
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Le pape François,, embrassant les pieds de Salva Kiir et de Riek Machar (Dr-Twitter AFP News Agency)

Juba (© 2025 Afriquinfos)- Le pape François est mort lundi 21 avril 2025 au Vatican. Le souverain pontife argentin, en fonction depuis 2013, avait 88 ans. L’annonce de son décès a provoqué une vague de tristesse et d’hommages en Afrique, notamment.

Depuis le début de son pontificat en 2013, le pape François a accordé une attention particulière au continent africain. À travers plusieurs voyages marquants, il a manifesté une proximité pastorale forte avec les peuples africains et n’a cessé de défendre les causes de la paix, de la justice sociale et de l’environnement. En s’adressant aux fidèles comme aux dirigeants politiques, le souverain pontife a cherché à porter la voix des plus démunis, à encourager le dialogue interreligieux et à réaffirmer l’importance de l’Afrique dans l’Église catholique mondiale.

 Au Soudan du Sud en particulier, l’annonce de la mort du pape François a provoqué également une grande émotion. Le souverain pontife s’est en effet beaucoup impliqué pour tenter d’influencer les dirigeants du pays, afin qu’ils mettent en œuvre l’accord de paix signé en 2018 pour mettre fin à la guerre civile démarrée en 2013, souligne notre correspondante à Juba, Florence Miettaux. Il s’était rendu à Juba en février 2023 et avait notamment rencontré le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar.

Mais c’est l’image du pape François, à genoux, embrassant les pieds de Salva Kiir et de Riek Machar qui résume sans doute le mieux son engagement en faveur de la réconciliation du pays. Cette scène s’est déroulée au Vatican en avril 2019, lorsque les dirigeants sud-soudanais avaient été conviés à une « retraite spirituelle », alors qu’ils s’apprêtaient à former un gouvernement d’unité et de transition. Mi-mars, alors que des affrontements armés avaient lieu dans le nord-est du pays, le pape François, hospitalisé pour une double pneumonie, avait envoyé une lettre aux belligérants, les invitant à dialoguer.

Un appel qui n’a pas empêché le président Salva Kiir de placer Riek Machar en résidence surveillée le 26 mars et de poursuivre les assauts militaires. Les Sud-Soudanais s’émeuvent donc de la mort du pape, d’autant plus que leur pays est menacé de sombrer à nouveau dans la guerre civile.

Un « avocat inébranlable de la paix »

La disparition de l’Argentin, Jorge Mario Bergoglio de naissance, a bien évidemment aussi suscité une vague de réactions parmi les dirigeants en Afrique. Au cours des cinq fois où il s’est rendu au continent, il y a visité un total de dix pays : Kenya, Ouganda, RCA, Égypte, Maroc, Mozambique, Madagascar, Maurice, RDC et Soudan du Sud.

L’Union africaine salue ainsi un ‘’avocat inébranlable de la paix’’, qui a eu un ‘’engagement courageux’’ sur le continent, écrit le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf. ‘’Le pape François a amplifié les voix de ceux qui n’en ont pas et s’est montré solidaire de ceux touchés par les conflits et la pauvreté’’, ajoute-t-il.

Quelques fidèles étaient partis écouter la messe, en ce lundi de Pâques. Cela alors que beaucoup profitaient de cette date pour se retrouver en famille, pour fêter la pâques. Et c’est seulement au sortir de l’office qu’ils ont appris le décès du souverain pontife.

Né Jorge Mario Bergoglio à Buenos Aires, il était le premier pape jésuite et latino-américain, élu en 2013. Son pontificat, long de plus de douze ans, a été marqué par une volonté de réforme, un engagement en faveur des plus démunis, du climat et du dialogue interreligieux. Hospitalisé en février pour une pneumonie, son état s’était aggravé.

Ses obsèques auront lieu à la basilique Saint-Pierre. Son décès clôt un pontificat tourné vers une Église plus humble et engagée dans son époque.

Vignikpo Akpéné