Strasbourg (© 2024 Afriquinfos)- La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a, après des semaines de batailles politiques, dévoilé ce mardi 17 septembre 2024 à Strasbourg, la composition de sa nouvelle équipe de commissaires et leurs portefeuilles. Fruit d’un délicat exercice d’équilibriste entre les différentes sensibilités politiques et géographiques de l’Union européenne, la nouvelle Commission européenne, est composée de 26 commissaires parmi lesquels l’Italien Raffaele Fitto, membre du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni. Il est chargé de la cohésion et des réformes.
La désignation de Raffaele Fitto en tant que commissaire chargé de la cohésion et des réformes va-t-elle profiter à l’Afrique ? Puisqu’elle intervient au moment où l’Italie qui d’ailleurs assure la présidence tournante du G7, passe à l’offensive pour l’exécution de son plan Mattei sur le continent Africain. Le rôle de Fitto « confirme le rôle central retrouvé par notre pays au sein de l’UE », s’est félicitée Mme Meloni qui prône un « changement de paradigme » dans les relations entre l’UE et l’Afrique depuis son arrivée au pouvoir en 2022.
Le plan Mattei est d’ailleurs devenu un axe prioritaire de la politique étrangère de l’Italie, qui fait parallèlement de gros efforts pour prendre le leadership diplomatique européen en matière de relations avec le continent africain.
Le 25 octobre 2022, lors de son discours d’investiture à la Chambre des Députés, la première ministre italienne Giorgia Meloni a développé le thème de la nécessité pour l’Italie de promouvoir un rapport renouvelé avec l’Afrique, sous le plan Mattei, décrit comme un modèle vertueux de collaboration et de croissance entre l’Union européenne (UE) et les nations africaines. Ce plan doit à la fois permettre d’éradiquer les causes qui portent à l’immigration et de lutter contre la diffusion du radicalisme islamiste en Afrique sub-saharienne.
C’est en ce sens que s’est tenu le sommet Italie-Afrique, les 28 et 29 janvier à Rome auxquels ont pris part des dirigeants africains et des ministres d’une vingtaine de pays africains. Ces derniers avaient ainsi répondu à l’invitation de Giorgia Meloni, qui avait aussi convié l’Union africaine (UA), l’UE – avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que des institutions internationales, parmi lesquelles l’ONU, la FAO, des bailleurs de fonds internationaux (FMI) et des banques multilatérales de développement, dont la Banque africaine de développement (BAD), et même un observateur du Saint-Siège.
Un commissaire « en charge du Logement » (avec l’Énergie)
Comme promis la nouvelle équipe de Mme Von der Leyen comporte bien un « commissaire à la Méditerranée » et un commissaire « en charge du Logement » (avec l’Énergie), ce même alors que l’Italie à travers son plan Mattei, entend s’imposer comme le principal intermédiaire entre l’Europe et l’Afrique en matière d’approvisionnement en énergie.
Dans les grandes lignes du plan, l’Italie propose de se fournir sur le marché de l’énergie en Afrique de manière privilégiée, tout en participant, par le partage de la technologie et du savoir-faire, au développement des pays fournisseurs. Histoire pour l’Italie d’assurer sa sécurité énergétique et de se prémunir contre les défaillances d’approvisionnement. En présentant ce projet, Giorgia Meloni se défend de toute prédation et prône une relation d’égal à égal.
Quant à l’équipe d’Ursula von der Leyen, celle-ci reste pour l’instant virtuelle : chacun des commissaires devra, dans les semaine à venir, être officiellement nommé par le Parlement européen.
En attendant, la présidente de la Commission décrit son nouveau collège de commissaires comme ayant une structure « allégée » et plus « interactive et interconnectée« .
Le futur collège de commissaires européens compte onze femmes et seize hommes.
Vignikpo Akpéné
