Togo/Violences : Le ministre Yark s’inquiète de l’usage de chevrotines qui ont déjà tué 3 personnes

LOME (© 2018 Afriquinfos) – Selon des informations détaillées fournies par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile (Yark Damehane) ce lundi sur le plateau de TVT (Télévision nationale), sur les «04 morts» officiellement recensés depuis le week-end écoulé au Togo, «03 décès (à Lomé et à Sokodé) ont pour cause des tirs de chevrotine. Une donne qui donne un spectre d’enquête large aux enquêteurs».

Selon le recensement sur les armeseffectué en 2014 par les FAT (Forces armées togolaises), «au moins 9.000chevrotines sont en circulation sur le territoire togolais» à l’heure actuelle.Tout en appelant les uns et les autres à l’apaisement en cette période detensions politiques, le ministre Yark Damehane promet la poursuite des enquêtespour retrouver les auteurs de ces tirs de chevrotine. Samedi dernier, le ministèrede la Sécurité avait pointé un doigt accusateur à l’endroit «d’un véhicule 4X4noir non immatriculé» qui a été vu à proximité des lieux où avaient été retrouvés«deux corps sans vie». Deux corps dont les analyses approfondies ont démontréque «leurs blessures mortelles ont été causées par des tirs de chevrotine».Selon la Coalition des 14 (qui regroupe les majeurs partis d’oppositionparlementaire et extraparlementaire du pays), le «bilan des violences depuissamedi dernier dans plusieurs villes du pays est de 6 morts ainsi que plusieursblessés et arrestations. Des faits devant lesquels cette opposition dénonce l’inactionde la communauté internationale».

La section Afrique occidentale d’Amnesty International a exigé ce 10 décembre 2018 «une enquête indépendante autour des violences politiques du week-end écoulé au Togo, tout en dénonçant l’impunité alarmante dont jouissent les auteurs» des violences touchant des enfants dans ce pays. En octobre dernier, la même ONG de défense des droits de l’Homme avait également exigé des enquêtes dans les violences post-électorales de 2005 qui avaient fait au moins «500 morts au Togo», et qui ont coïncidé avec l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé le 03 mai 2005.

Une crise, des violences de miliciens depuis un an…  

Depuis l’enlisement des tensions politiques autour des réformes politiques et institutionnelles en août 2017, la Coalition des 14 ne cesse de dénoncer l’instrumentalisation de milices aux côtés des forces de sécurité au Togo. Les 18 et 19 octobre 2017 ont constitué le point d’orgue de ces accusations. Plusieurs militants et sympathisants de l’opposition ainsi que des témoins anonymes et apolitiques ont attesté avoir vu des «dizaines de miliciens à l’œuvre impunément, dans des 4X4 neuves, durant plusieurs heures dans la capitale togolaise». Des dénonciations étayées par des vidéos et surtout des photos des exactions de ces miliciens sur les réseaux sociaux. Des faits et gestes impunis dénoncés vigoureusement en leur temps par l’Ambassade des Etats-Unis au Togo.

Les violences politiques meurtrières ont repris du poil de la bête depuis le 04 décembre dernier au Togo, date de l’ouverture de la campagne électorale en vue des législatives du 20 décembre. Un scrutin boycotté par la C14 pour dénoncer son organisation non consensuelle, après 09 mois de dialogue poussif sous la facilitation des présidents Nana Akufo-Addo et Alpha Condé.

    G. G. E.

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