Namibie: Un million d’électeurs choisissent ce 27 novembre entre une femme Présidente et le vent du renouveau

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Des électeurs attendent pour voter à l'élection présidentielle et aux législatives, le 27 novembre 2024 à Windhoek, en Namibie.

Les Namibiens votaient mercredi 27 novembre 2024, parfois après de longues heures d’attente dans des files interminables, pour les élections les plus incertaines qu’ait connu le parti historique au pouvoir, dont la candidate Netumbo Nandi-Ndaitwah pourrait être contrainte à un second tour inédit.

La Vice-Présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate de la Swapo, le parti au pouvoir, vote à Windhoek, le 27 novembre 2024 en Namibie.

Surnommée « NNN », la candidate de la Swapo, figure de la lutte pour la libération et qui à 72 ans pourrait devenir la première femme Présidente du pays, a glissé son bulletin dès l’ouverture des bureaux de vote à Windhoek, la capitale. ‘En votant, vous faites en sorte que votre voix soit entendue et qu’elle ait un impact sur votre vie’, a lancé l’actuelle Vice-présidente. ‘Alors, venez voter en nombre’.

Élections en Namibie: la vice-Présidente Nandi-Ndaitwah parmi les premiers à voter.

Dans plusieurs bureaux de vote de Windhoek, les Namibiens ont attendu de cinq à sept heures après l’ouverture pour pouvoir voter, armés de patience, de chaises pliantes et de parapluies pour venir à bout de files progressant à un rythme de pachyderme. Les près de 1,5 million d’électeurs inscrits ont jusqu’à 21H00 locales (19H00 GMT) pour remplir les urnes, bleues pour la présidentielle, jaunes pour les législatives, dont le dépouillement est attendu au plus tard samedi 30 novembre 2024, d’après la Commission électorale.

Netumbo Nandi-Ndaitwah affronte la concurrence de l’ex-dentiste et avocat Panduleni Itula, 67 ans, qui a fondé en 2020 sa propre formation, l’IPC (Parti des patriotes indépendants). ‘Nous sommes on ne peut plus optimistes et confiants dans les résultats, nous en sortirons vainqueurs’, a-t-il assuré, après son vote dans le township de Katutura. Fort du souvenir de ses 29,4% récoltés cinq ans plus tôt, sans parti sur lequel s’appuyer à l’époque.

Chômage massif, inégalités persistantes et renouvellement des générations ont érodé le soutien à la Swapo sur ce territoire désertique d’Afrique australe parmi les premiers fournisseurs mondiaux d’uranium.

Soif de renouveau

‘Mon père était un héros de la libération. Je n’abandonnerai pas la Swapo, c’est ma famille. Mais je veux qu’elle soit mise au défi pour améliorer les politiques publiques’, témoigne Marvyn Pescha, un auto-entrepreneur de 50 ans, habitant de Katutura. ‘Certains dirigeants opportunistes ont terni la réputation du parti en l’utilisant à des fins d’enrichissement personnel’, regrette-t-il.

Si les élections législatives se tiennent à la proportionnelle, un second tour à la présidentielle est pour la première fois une ‘option assez réaliste’, selon Henning Melber, chercheur à l’Institut nordique de l’Afrique d’Uppsala (Suède). Celui-ci doit se tenir dans les 60 jours suivant l’annonce des résultats définitifs, au plus tard, selon la loi électorale.

Après avoir immortalisé sa première expérience d’électrice en photographiant son pouce bleui par l’encre indélébile, Sophia Varela, 24 ans, confie ‘qu’elle espère du changement et du travail pour les jeunes’, si nombreux dans ce pays où plus de 60% de la population a moins de 30 ans. Plus tôt, dans la file des électeurs baignée des premiers rayons de soleil à Windhoek, Frieda Fillipus souhaitait voir une ‘femme Présidente. Le féminin représente l’avenir’, clame cette femme de 31 ans travaillant dans l’industrie minière.

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