Nouakchott (© 2025 Afriquinfos)- Mohamed Ould Bouamatou est l’un des hommes d’affaires les plus en vue et les plus fortunés de Mauritanie. Si ces dernières années, son nom a été souvent associé aux soubresauts politiques dans son pays notamment sous le régime de Mohamed Abdel El Aziz, qui l’a mené en exil, l’homme est surtout un fervent défenseur d’une Afrique forte et autosuffisante. Il est considéré comme un pionnier de l’africapitalisme.
En août 2024, la photo de Mouhamed Ould Bouamatou, barrait la Une des médias en Mauritanie et à travers le monde. Le pôle anti-corruption du parquet au tribunal de Nouakchott venait d’annuler les poursuites judiciaires et le mandat d’arrêt lancé en 2017 pour « corruption et fraude fiscale » contre le richissime homme d’affaires. Cette mesure est intervenue dans le cadre de la volonté d’apaisement et la normalisation du climat politique dans le pays après l’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce dernier, a succédé à Mohamed Abdel El Aziz qui n’est autre que le cousin de MM. Bouamatou avec lequel les relations se sont détériorées.
Mis à coté ses déboires politico-judiciaires, Mouhamed Ould Bouamatou est avant tout un opérateur économique prospère. Il est le Fondateur du groupe diversifié Boumanou Société Anonyme (BSA) et de la Générale de banque de Mauritanie (GBM), et est à la tête d’un conglomérat couvrant des secteurs variés, de la finance aux matériaux de construction, en passant par la distribution de produits pétroliers.
C’est surtout un grand mécène, particulièrement connu des classes moyennes et populaires en Mauritanie à travers ses œuvres de bienfaisance et sa fondation dédiée à la lutte contre les maladies oculaires et la promotion de l’éducation en Mauritanie En juin de l’année 2024, Mouhamed Ould Bouamatou est décoré de la Légion d’Honneur par l’Ambassadeur de France en Mauritanie. Cette distinction récompense son action en faveur de la Francophonie, notamment à travers son soutien à l’Alliance Française de Nouakchott et au Lycée Français Théodore Monod.
L’homme d’Affaires est aussi un fervent partisan d’une Afrique forte et ce, à court terme car selon lui, le continent a déjà tout ce qu’il faut pour s’auto suffire. Ne lui parler surtout pas d’horizon 2050 pour une Afrique développée. Pour Mouhamed Ould Bouamanou, le changement c’est maintenant. Se confiant quelques années plus tôt au micro de nos confrères de FinancialAfrik, il déclarait ceci : « Je ne crois pas à des projections aussi éloignées. Donner des projections pour 2050, c’est du bluff. Le temps va très vite, les choses vont vite. Il faut faire des projections sur le court terme, une dizaine d’années par exemple, pas plus. Personnellement, je crois en la prospérité de la Mauritanie. Notre pays est déjà prospère et riche. La Mauritanie a 600 kilomètres de côtes et 600 kilomètres de fleuve. En plus de cela, nous avons des mines d’or et des mines de fer. La Mauritanie a déjà tout pour être riche. Si l’on faisait ce que fait le Maroc dans le secteur de la pêche qui a un milliard cinq cent mille emplois, nous n’aurions aucun chômage ici. ».
Il est en effet une figure de proue de la lutte pour l’égalité des chances dans le continent africain. Ould Bouamatou a créé, en 2015, avec Me William Bourdon et Me Georges-Henri Beauthier, la Fondation africaine pour l’égalité des chances en Afrique. A travers sa fondation Bouamatou, l’homme d’affaires initie beaucoup de projets en Afrique. La fondation a d’ailleurs participé, en 2017, au financement de la plate-forme des lanceurs d’alertes en Afrique (Pplaaf) et a accordé un soutien de 100 000 euros pour les artistes mauritaniens exilés, comme lui, à cause de leurs opinions.
S.B.