Séoul (© 2022 Afriquinfos)- L’activiste Cécile Ndjebet, originaire du Cameroun, a remporté ce jeudi 5 mai 2022, le prix Wangari Maathai « Champions de la cause des forêts » 2022 pour son exceptionnelle contribution à la conservation des forêts et à l’amélioration de la vie des populations qui en dépendent. Le prix lui a été décerné au cours d’une cérémonie tenue à Séoul, en Corée du Sud, lors du 15e Congrès forestier mondial.
« Ce prix récompense Cécile Ndjebet pour son énergie et son engagement pendant trente années en faveur de la promotion des droits fonciers et forestiers des femmes », a déclaré Maria Helena Semedo Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF).
« En tant qu’activiste, elle a montré que la participation des femmes à la gouvernance et à la conservation des forêts est fondamentale pour réaliser une gestion forestière durable », a ajouté Mme Semedo.
Selon les données disponibles, 70 % des femmes au Cameroun vivent en zone rurale et dépendent de la récolte de produits forestiers sauvages pour leur subsistance.
Ndjebet a été pendant de nombreuses années une force motrice pour la mise en œuvre d’une législation et d’une bonne gouvernance forestières au Cameroun ainsi que pour l’élaboration d’une nouvelle approche à la foresterie communautaire et la restauration des terres et des forêts par le biais de Cameroun Écologie (Cam-Eco), association qu’elle a fondée en 2001. Cam-Eco a œuvré pour informer, former et aider les femmes à comprendre des questions de durabilité et à s’impliquer dans la conservation et la restauration des forêts.
Elle a également co-fondé le Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts en 2009, et est devenue une figure de proue au Cameroun et à l’échelle internationale pour une reconnaissance mondiale de l’importance de l’égalité de genre dans la gestion forestière. Actuellement, l’organisation compte 20 pays membres dans toute l’Afrique.
« En général, les hommes reconnaissent le rôle important des femmes dans l’amélioration de la qualité de vie des familles », explique Cecile Ndjebet. « Mais il faut aussi qu’ils acceptent que pour que les femmes puissent continuer à jouer ce rôle, voire l’améliorer, elles doivent pouvoir disposer de droits fonciers et forestiers garantis ».
Malgré cette place importante de la forêt dans la vie des femmes, certaines communautés ne permettent pas à celles-ci de posséder des terres ou encore d’en hériter.
Etabli par le PCF en 2012 en mémoire de l’environnementaliste kényane et prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, le prix « Champions de la cause des forêts » reconnaît les personnes qui s’en sont inspirées dans leur engagement en faveur de la conservation, restauration et gestion durable des forêts.
Les précédents gagnants du prix Wangari Maathai « Champions de la cause des forêts » sont : Narayan Kaji Shrestha (2012), chef du mouvement forestier communautaire au Népal; Martha Isabel ‘Pati’ Ruiz Corzo (2014), engagée dans la campagne environnementale au Mexique; Gertrude Kabusimbi Kenyangi (2015), activiste forestière en Ouganda; Maria Margarida Ribeiro da Silva (2017), activiste forestière au Brésil; Léonidas Nzigiyimpa (2019), activiste forestier au Burundi.
Vignikpo Akpéné