Le Premier ministre mauricien sortant Pravind Kumar Jugnauth a reconnu ce 11 novembre 2024 sa défaite aux législatives, marquées par des inquiétudes à propos de la stabilité politique et économique d’une des démocraties les plus stables et les plus riches d’Afrique.
Pendant une campagne dynamique, parfois houleuse, les deux camps ont promis des mesures pour améliorer le quotidien des Mauriciens face à la hausse du coût de la vie malgré une forte croissance. ‘Le peuple attend cette libération’, avait lancé M. Ramgoolam dimanche 10 novembre. MM. Ramgoolam et Jugnauth sont membres de dynasties qui ont dominé la politique mauricienne depuis l’indépendance obtenue du Royaume-Uni en 1968.
Ils ont par ailleurs affronté une alliance qui se présente comme une alternative avec le slogan ‘Ni Navin, ni Pravind’, et critique la corruption et le népotisme dans l’archipel. Des policiers avaient été déployés dans les bureaux de vote à travers le pays pour assurer la sécurité des opérations, tandis que des observateurs internationaux ont surveillé le scrutin.
– Forte participation –
Les résultats définitifs sont attendus dans la journée de ce lundi 11 novembre 2024. La participation du million d’électeurs inscrits devrait tourner autour de 80%, ont indiqué les médias locaux en se basant sur les chiffres de plusieurs bureaux de vote. Un total de 891 candidats était en lice. Parmi ceux-ci, 62 seront élus députés à l’issue du scrutin. Huit sièges sont alloués par la Commission de surveillance électorale pour assurer l’équilibre dans la représentation communautaire. La nation majoritairement hindoue a connu une stabilité et une croissance remarquables depuis l’indépendance, bâtissant son économie sur le tourisme, les services financiers et le textile.
La croissance du PIB a été de 7% en 2023, mais les analystes estiment que l’île doit diversifier son économie et s’inquiètent de la mauvaise gouvernance et de la corruption en hausse. L’île est célèbre pour ses plages spectaculaires de sable blanc bordées de palmiers et ses eaux turquoises, qui ont attiré 1,3 million de visiteurs l’an dernier. L’accord avec le Royaume-Uni sur l’archipel des Chagos a été un succès majeur pour le Gouvernement sortant. Le texte prévoit toutefois que ‘pendant une période initiale de 99 ans’, Londres sera ‘autorisé à exercer des droits souverains’ sur la base militaire américaine qui s’y trouve, sur l’île de Diego Garcia. Des observateurs ont suggéré que la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine pourrait menacer l’accord.
© Afriquinfos & Agence France-Presse