Danse d’impressionnants masques et lutte traditionnelle: la 10è édition du Festival « Ogobagna » qui vient de s’achever à Bamako a rendu un vibrant hommage à la culture dogon du centre du Mali, région autrefois touristique mais rendue inaccessible depuis des années par la crise sécuritaire remontant à 2012.
Pendant une semaine et jusqu’à lundi 03 février, la culture dogon a été transportée en pleine capitale Bamako, avec la reconstitution d’un village traditionnel sur les berges du majestueux fleuve Niger. « Malgré la crise sécuritaire, nous avons tenu à organiser cette 10è édition pour promouvoir la culture dogon. Le centre du Mali où vivent les Dogons faisant face à des problèmes de sécurité, cette édition s’est, comme depuis quelques années, tenue à Bamako sur les rives du fleuve », a expliqué Pierre Adeye Togo, président de la Commission d’organisation de l’événement.
Placée sous le thème « Traditions africaines et modernité », la 10è édition du Festival « a été un franc succès, malgré quelques difficultés », a estimé Pierre Adeye Togo. Le moment phare de chaque édition reste le défilé des masques tutélaires du pays dogon.
« Mais pour cette année, il y a eu des innovations pour enrichir l’expérience du public », a indiqué Joseph Dougnon, membre de la Commission d’organisation. « En plus des activités traditionnelles, nous avons introduit de nouvelles épreuves comme la lutte traditionnelle, les courses de pirogues et un espace dédié aux enfants », dit-il. Le chef de la Transition malienne, le général Assimi Goïta, arrivé au pouvoir après un double coup d’Etat en aout 2020 et mai 2021, a proclamé 2025 comme « Année de la Culture ».
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie pour redynamiser le tissu social, selon des analystes, alors que le pays est confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, et de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique. Avec la participation d’artistes venus du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal et de la Guinée, le Festival Ogobagna 2025 a pris une dimension sous-régionale.
« Nous devons en Afrique tout faire pour sauvegarder notre patrimoine culturel. C’est pourquoi malgré nos manques de moyens, nous avons tenu à être à Bamako pour l’événement », a témoigné auprès de la presse locale Ali Bangoura, jeune artiste guinéen venu de Conakry par la route.

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