Trente et une personnes ont été tuées et 17 blessées vendredi 03 décembre, dans l’attaque par des jihadistes présumés d’un véhicule de transport près de Bandiagara dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, a annoncé samedi 04 décembre le gouvernement.
Dans un communiqué diffusé par la télévision publique, le gouvernement malien assure que « toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble et tragique ».
Auparavant, des responsables locaux avaient annoncé à l’AFP qu’au moins 30 personnes ont été tuées dans cette attaque. « Au moins 30 civils maliens ont été tués par des terroristes près de Bandiagara vendredi. Les civils étaient dans un véhicule de transport. Les passagers ont été mitraillés et le véhicule a été brûlé. L’Etat a envoyé des forces de sécurité sur place », ont déclaré à l’AFP des autorités locales de Mopti sous couvert d’anonymat.
Un élu de la localité de Bandiagara a précisé qu’il y a « des enfants et des femmes » parmi les victimes, faisant également état de « disparus » sans donner davantage de précisions. Selon lui, les terroristes étaient au nombre de 30, certains étaient à moto.
Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a décrété un deuil national de trois jours à compter du dimanche 05 décembre. A cette occasion, les drapeaux seront mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics.
L’attaque n’a été revendiquée par aucun des nombreux groupes armés qui sévissent dans le pays.
– « Attaque lâche » –
L’Association pour le développement de Bandiagara (ADB) condamne « une attaque lâche et criminelle » et demande aux autorités de prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger les populations et leurs biens.
En plus des violences jihadistes, la région de Mopti, théâtre de l’attaque de vendredi, est une zone touchée par un conflit intercommunautaire. Les tensions entre les sédentaires dogons et les peuls à majorité nomade y sont récurrentes en raison des questions liées aux champs et à la transhumance.
Le Mali est livré depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d’exactions.
Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
La prise du pouvoir à Bamako par des militaires à la faveur d’un putsch en 2020 n’a pas enrayé la spirale de violences.