La Varroase, la maladie des abeilles due à l'attaque des acariens appelés "varroas", a été officiellement déclarée existante à Madagascar en février 2010, selon le Centre d' Information Technique et Economique (CITE). La Fédération Nationale des Apiculteurs Malgache (FENAM) a recensé quatre principales zones de production dont les hauts plateaux incluant Manjakandriana et la région Analamanga ; l'axe sud (Ambositra et Fianarantsoa) ; la côte est (Maroantsetra à Fort- Dauphin) et le nord- ouest (Befandriana nord, Antsohihy, Majunga, Morondava).
Un plan de lutte élaboré et mis en œuvre à partir de 2010 par le ministère de l'Elevage n'a permis ni l'éradication ni la maîtrise de la propagation de la maladie. A Manjakandriana, le bilan sur le ravage provoqué par la maladie est désastreux sachant que cette localité est l'une des principales zones apicoles de la région d'Analamanga.
En mai 2011, 140 ruches infestées par la maladie ont été détruites et brûlées à Manjakandriana, une perte évalué à 22 millions d'Ariary de perte (11.000 USD). La descente sur terrain de la délégation dirigée par la ministre de l'élevage, Ihanta Randrimandrato, en début de ce mois, a permis de voir de près la propagation de cette maladie, dans la commune d'Anjepy, dans le district de Manjakandriana. Le ministère a révélé la diminution de la production de miel jusqu'à 90% de la production totale. A part la région d'Analamanga, la Varroase touche plusieurs régions telles qu'Analanjirofo et Atsimo Atsinanana (côte est), a indiqué le ministère.
Les apiculteurs malgaches ont tiré la sonnette d'alarme et ont demandé au ministère de tutelle l'accélération des procédures d' importation des médicaments et de faire des recherches approfondies sur l'efficacité de l'utilisation des plantes locales pour lutter contre la Varroase. En octobre 2011, le CITE a reçu la visite d'un apiculteur professionnel, un agronome et un vétérinaire, qui sont membres de l'association APIFLORDEV pour discuter de la situation de la filière qui prévaut actuellement et identifier les actions possibles pour préserver les colonies déjà infestées et limiter la propagation de la maladie.
Des séries de concertation ont eu lieu avec la FENAM, la direction de service vétérinaire (DSV) et la faculté des sciences de l'Université d'Antananarivo pour définir les actions à mener d'urgence ou celles à moyen et long terme. Lors du Conseil de gouvernement de mercredi dernier, le ministère de l'Elevage a eu l'approbation d'un appui gouvernemental relatif à la situation qu'il a qualifié "de catastrophe nationale" de la filière apicole suite à la Varroase.
En 2009, la filière apicole a employé près de 120.000 ménages- apiculteurs, qui représente près de 1,2 million de personnes, soit 6% de la population malgache. La production totale annuelle de ces apiculteurs est de 3.000 tonnes évaluée à près de 6 millions d'euros de recette. La disparition des abeilles est une catastrophe nationale pouvant déséquilibrer notre balance commerciale, a indiqué la ministre de l'élevage.
Sur les 102.833 ruches recensées, il faudrait intervenir rapidement sur 25.000 ruches infectées et identifiées, a précisé le ministère de tutelle. Madagascar produit près de 3.000 à 4.000 tonnes de miel par an dont 50% provient de la région nord ouest, 30% de l'axe sud et 20% par les hauts plateaux et la côte est.