L'autorité de transition actuelle a soumis à la population malgache le projet de Constitution pour la IVeme République lors d' un référendum constitutionnel, le 17 novembre 2010 où le bulletin unique a été utilisé.
Parmi les 7.151.223 électeurs inscrits, 3.761.977 ont voté dont 2.657.962 (74,19%) ont voté oui, tandis que 924.592 (25,81%) ont voté contre. Le taux de participation était de 52,61%. La Haute Cour Constitutionnelle a entériné ce référendum par un arrêt du 6 décembre 2010 tandis que le président de la Haute Autorité de Transition, Andry Rajoelina l'a promulgué le 11 décembre de la même année.
Depuis, Rajoelina a décrété le jour du 11 décembre l' anniversaire de la promulgation de la Constitution de la IVeme République, comme journée chômée mais payée, comme le faisait l' ancien président, Didier Ratsiraka, à partir de 1975 pour le 30 décembre, date de la proclamation de la République Démocratique de Madagascar et le 14 octobre, date de la naissance de la première République par l'ancien président Philibert Tsiranana après 1958.
Selon Sahondra Rabenarivo, une juriste malgache sortante du Harvard Law School des Etats Unis, "il est difficile de concevoir une célébration de quelque chose qui n'existe pas encore, et dont l'existence dépend d'élections dont la réalisation semble de plus en plus incertaine".
Diverses manifestations et animations festives ont été organisées, mardi à Antananarivo et dans les autres provinces du pays, en guise de célébration du deuxième anniversaire de cette IVeme République dont la cérémonie d'inauguration du Coliseum d' Antsonjombe, dans le nord du centre ville de la capitale.
"Quelques personnes fêtent cet anniversaire mais beaucoup ignorent de quoi il s'agit réellement. Même la transition actuelle qui l'a imposée à la population malgache ne respecte pas, ni à la lettre ni en son esprit, cette Constitution de la IV République", a avancé Sahondra Rabenarivo.
Le référendum du 17 novembre 2010 a été organisé à la hâte dans le but de changer certains articles de la Constitution de la troisième République en faveur d'Andry Rajoelina pour qu'il puisse se présenter à la course à la magistrature suprême, a-t-on indiqué.
Sahondra Rabenarivo a même indiqué que la Constitution a été modifiée pour étendre les pouvoirs du président de la République sans aucune précision de la répartition des pouvoirs au sein de l' exécutif, un désordre en vue qui ne mérite pas d'être célébrée. Sur le plan international, la Constitution de la IVeme République n'est pas reconnue en tant que telle mais pour sortir Madagascar de la crise qui a sévi le pays depuis décembre 2008, c' est la feuille de route signée par onze entités politiques devant les émissaires de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC), le 17 septembre 2011, qui constitue le document-cadre et référence pour la sortie de crise malgache.