Madagascar : L’autorité semble impuissant face à l’insécurité grandissante

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Les bandits voleurs de zébus, appelés "dahalo" en malgache, continuent de faire preuve de leur mauvaise réputation et saccagent tout à leur passage dans la partie sud du pays.

En juin dernier, la bande conduite par Remenabila, ancien garde de corps de l'ancien président malgache Didier Ratsiraka et chef des dahalo dans les régions du sud et sud-est du pays, lourdement armée, a tué une dizaine de militaires au cours d'une embuscade contre les forces de l'ordre en mission pour traquer les voleurs de boeufs.

Une mission de ratissage dans le village d'Iabohazo, lieu considéré comme le fief des dahalo dans le sud du pays, a été ainsi effectuée en juillet dernier par les militaires gouvernementaux. L'opération a permis la capture 90 bandits par les forces de l'ordre.

Début août, l'autorité malgache a offert un prime de 20 millions d'ariary (10.000 USD) pour toute information sur Remenabila et 100 millions d'ariary (50.000 USD) pour sa capture, "mort ou vif".

Les dahalo terrorisent aussi les autres régions en volant les zébus, violent les femmes et tuent ses concitoyens. Le week-end dernier, des dahalo ont attaqué une localité appelée Betroka, dans le sud-est du pays. Deux gendarmes et un policier ont été tués par les dahalo lors d'un affrontement entre les habitants de Betroka, les forces armées et ces bandits. En attendant l'intervention des militaires, la loi du talion reprenne surface dans des localités. Les villages de Fenoevo, Enanihila, Roangafeno et Enignirigny, de la commune rurale de Ranomafana dans la région d'Anosy (sud), ont attendu les dahalo avec des sagaies, des haches et des armes traditionnelles, pour se défendre et défendre les leurs, sans l'intervention des forces armées qui n'existent même pas dans ces régions. Les populations de ces localités ont tué 67 dahalo et récupéré 176 zébus.

Le ministère malgache de la Défense nationale a communiqué le renforcement de l'initiation des communautés locales à l' autodéfense.

"Les forces de l'ordre ne peuvent pas se prévaloir du monopole de l'objet +sécurité+ au risque de compromettre les textes en vigueur. Elles constituent seulement un maillon d'une chaîne. Il a ainsi été décidé que la collaboration entre les différentes autorités sera davantage renforcée et les efforts de sensibilisation entrepris par les forces de l'ordre continueront pour permettre à la population notamment en milieu rural de cultiver un esprit de défense par la mise en oeuvre de la notion d'+auto-défense villageoise+", a-t-on indiqué.

Selon le ministère de la Défense nationale, les forces de l'ordre exécutent une mission dans le respect du principe républicain, c'est-à-dire régies par et appliquant les textes en vigueur et ces textes légaux doivent amener les autorités concernées à produire un cadre de sécurité viable pour décourager les bandits comme les dahalo, qui, eux sont les agents de l'insécurité.

En attendant la mise en place d'une bonne stratégie pour traquer les dahalo par l'autorité exécutive et faire régner la sécurité dans ces parties de la Grande Ile, une centaine d'éléments des forces de l'ordre ont été dépêchés, mercredi, à Ranomafana, à Betroka et à Belo sur Tsiribihina, localités du sud très chaudes ces derniers jours pour les vols de zébus.