" Il est encore temps, ne laissons pas Madagascar, ce pays si beau, si attachant, si talentueux, si prometteur, si bien doté par la nature, si profondément humain, ne laissons pas Madagascar devenir une cause perdue", a indiqué M. Goldblatt dans un discours prononcé à l'occasion de la célébration de la Fête nationale française du 14 juillet à Antananarivo.
Ces cinq dernières années, il y a eu plus de 8 milliards de dollars d'écart entre ce qu'aurait pu générer l'économie malgache et ce qu'elle a effectivement produit, a-t-il déclaré.
Il a évoqué une "aggravation de plus de 50% de la malnutrition aiguë des enfants dans certaines zones ; une augmentation de 600. 000 du nombre d'enfants non scolarisés ; une dégradation marquée des infrastructures routières, la réduction drastique de l'accès aux services sociaux de base, l'affaiblissement visible de l'Etat de droit, les atteintes portées à la pluralité des medias et à la neutralité du service public de l'information, ainsi que la recrudescence palpable de la délinquance".
"Derrière les indicateurs macro-économiques, ce sont des vies d' êtres humains qui sont atteintes. Des entreprises qui ferment, des hommes et des femmes qui perdent leur travail, des familles qui ne mangent plus à leur faim, des enfants qui ne peuvent plus aller à l'école, des bébés qui accusent un retard de croissance aux effets irréversibles", a laissé entendre l'ambassadeur français.
"Ce sont des millions de personnes qui plongent dans une pauvreté à laquelle il leur sera difficile d'échapper, et qui présentent le risque de la transmettre en héritage à leurs propres enfants", a-t-il continué.
" A cet égard, il n'est plus possible d'attendre (..), le peuple malgache ne pourra pas durablement comprendre ou accepter qu'après 53 ans de souveraineté, le revenu par tête ne soit que le centième de ce qu'il est au Nord de la Méditerranée", a confirmé M. Goldblatt.
Il a indiqué que la seule ambition de la France est d'aider Madagascar à retrouver le chemin de la démocratie et de la prospérité, à travers l'organisation des élections libres, sincères, transparentes, et conformes au droit et qui, seules, rendront possible la pleine réinsertion de Madagascar dans l'ordre international, et le retour massif de bailleurs de fonds.
Début mai, la Cour électorale spéciale malgache a approuvé la candidature de 41 personnalités. Celle du président de la transition Andry Rajoelina, de l'ancien président Didier Ratsiraka et de l'ex-première dame Lalao Ravalomanana a toutefois été critiqué par la communauté internationale. La France a décidé de ne plus accueillir sur son sol ces trois candidats qu'elle considère à l'origine du blocage du processus électoral.