L’ONU appelle à la cessation des hostilités en Libye, un an après le début de l’offensive militaire du général Haftar

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Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, à Genève le 25 février 2019

New York (© 2020 Afriquinfos) – ONU – La Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a renouvelé ce weekend ses appels à la cessation immédiate des hostilités et à l’unité pour lutter contre la pandémie de Covid-19, et ce alors que l’offensive militaire du général Khalifa Haftar pour s’emparer de la capitale libyenne Tripoli a débuté il y a un an en avril 2019.

« Aujourd’hui, il y a un an que les forces du commandant de l’Armée nationale libyenne, le général Khalifa Haftar, ont lancé leur offensive pour s’emparer de Tripoli, la capitale de la Libye », a noté la MANUL dans un communiqué de presse publié samedi.

« Il en est résulté un conflit inutile qui a anéanti les espoirs de nombreux Libyens d’une transition politique pacifique via une conférence nationale qui aurait pu ouvrir la voie à l’unification des institutions longtemps divisées du pays via les élections parlementaires et présidentielle », a-t-elle ajouté

Selon l’ONU, le conflit s’est depuis transformé en une guerre par procuration dangereuse et potentiellement sans fin, « alimentée par des puissances étrangères cyniques, et qui s’est maintenant élargie géographiquement, les civils payant le prix le plus élevé ».

La situation humanitaire s’est détériorée. Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, la MANUL a recensé au moins 685 victimes civiles (356 morts et 329 blessés). Environ 149.000 personnes à Tripoli et dans les environs ont été forcées de fuir leurs maisons depuis le début de l’offensive. On estime qu’environ 893.000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire.

La guerre a également eu un impact épouvantable en termes de dommages et de destruction de maisons, d’hôpitaux, d’écoles et de centres de détention. Les violations des droits de l’homme ont augmenté de façon exponentielle avec des attaques contre des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, des médecins, des avocats et des juges, des migrants et des réfugiés et la détérioration des conditions de détention.

Au cours de l’année écoulée, la MANUL a reçu de plus en plus d’informations faisant état de centaines de cas de détention arbitraire, de disparition forcée, de torture, d’exécutions extrajudiciaires par des groupes armés dans des villes de Libye, en toute impunité.

La guerre pèse lourd sur une économie déjà en difficulté. Bien que riche en ressources naturelles, la Libye est désormais très endettée. Le blocus pétrolier imposé le 17 janvier a déjà entraîné des pertes financières dépassant 4 milliards de dollars. L’existence de deux banques centrales distinctes empêche toute réforme rationnelle de la politique monétaire ou budgétaire et contribue à une crise bancaire.

L’afflux de combattants étrangers et d’armes sophistiquées dans le pays se poursuit sans relâche, et leur utilisation sur le champ de bataille a directement conduit à une intensification du conflit. Malgré les engagements pris par tous les pays participants à la Conférence de Berlin, certains de ces pays ont néanmoins continué à réapprovisionner l’un ou l’autre côté du conflit, dans un mépris flagrant de l’embargo sur les armes, estime la MANUL.

Par ailleurs, « la pandémie de Covid-19, qui se propage en Libye, comme partout dans le monde, ne reconnaît ni frontières nationales ni lignes de front et représente clairement la plus grande menace à court terme pour le bien-être du peuple libyen », a souligné la mission onusienne. « Les parties libyennes au conflit et leurs soutiens étrangers devraient tenir compte des appels lancés par le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, ainsi que par de nombreux Libyens, pour que cette guerre cesse immédiatement ».

La MANUL « appelle toutes les parties concernées à activer immédiatement une trêve humanitaire et à cesser toutes les opérations militaires pour permettre aux autorités libyennes de répondre à la menace du Covid-19 ». Elle appelle aussi les parties à ce conflit, et leurs bailleurs de fonds étrangers, à accepter l’accord de cessez-le-feu proposé à Genève et à adhérer aux résultats de la conférence de Berlin.

V.A.

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