Les USA déterminés à demander des comptes aux responsables des ‘atrocités commises au Soudan depuis avril 2023’

Afriquinfos Editeur
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Les principaux acteurs du conflit au Soudan en 2024.

Les Etats-Unis ont annoncé dans la soirée de ce 16 janvier 2025 des sanctions contre le Chef de l’Armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, quelques jours après avoir pris une mesure similaire contre le chef des paramilitaires, reconnaissant leur impuissance à mettre fin au conflit qui ravage ce pays d’Afrique de l’Est, depuis le 15 avril 2023.

Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, le 14 janvier 2025 à Washington.

‘Les membres des Forces Armées soudanaises, sous la direction d’al-Burhane, ont continué à commettre des atrocités, notamment en prenant pour cible des civils et des infrastructures civiles, et en exécutant des civils’, a justifié le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken dans un communiqué. ‘Les Forces Armées soudanaises ont violé le droit international humanitaire (…), utilisé la privation de nourriture comme tactique de guerre et obstrué les efforts de paix’, a-t-il poursuivi, alors que le conflit au Soudan fait rage depuis avril 2023.

La semaine dernière, M. Blinken a établi que les Forces paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’Armée soudanaise, avaient commis un ‘génocide et annoncé des sanctions contre leur commandant Mohamed Hamdan Daglo’. ‘Prises ensemble, ces sanctions soulignent l’opinion des Etats-Unis selon laquelle aucun des deux hommes n’est apte à gouverner un futur Soudan pacifique’, a encore dit M. Blinken. Il a cependant souligné que ‘les Etats-Unis restent déterminés à demander des comptes aux responsables des atrocités commises au Soudan et à soutenir une Transition démocratique et civile’.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères – aligné sur l’Armée – a qualifié ‘d’immorales les sanctions contre Abdel Fattah al-Burhane, estimant que Washington soutient ceux qui commettent un génocide sous couvert de neutralité’. Ces sanctions ‘expriment seulement de la confusion et un faible sens de la justice’, estime le ministère, pour qui le ‘général Burhane défend le peuple soudanais contre un complot génocidaire dans cette sanglante guerre civile’.

Les Etats-Unis, qui ont été activement engagés dans des tentatives de médiation au Soudan, s’étaient gardés jusqu’alors de sanctionner la plus haute hiérarchie de l’Armée soudanaise, mais se sont résolus à le faire face à la poursuite de la guerre très meurtrière.

– « Vrai regret » –

A quelques jours de la fin du mandat de l’Administration Biden, lundi 20 janvier 2025, Antony Blinken, qui s’est fortement impliqué dans ce dossier, a exprimé de ‘vrais regrets de ne pas avoir réussi à mettre fin au conflit’. Il a dit espérer que l’Administration du Président élu Donald Trump continue d’essayer de le faire.

‘C’est pour moi, oui, un autre vrai regret qu’en ce qui concerne le Soudan, nous n’ayons pas été en mesure, sous notre mandat, d’atteindre ce genre de succès’, a-t-il affirmé lors d’une Conférence de presse d’adieu, faisant référence à l’accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza.

Il y a eu ‘quelques améliorations dans l’acheminement de l’aide humanitaire grâce à notre diplomatie, mais pas de fin au conflit, pas de fin aux abus, pas de fin à la souffrance des gens’, s’est-il inquiété dans un rare aveu d’impuissance. ‘Nous continuerons à travailler sur ce dossier pendant les trois prochains jours, et j’espère que la prochaine Administration s’en chargera également’, a-t-il encore dit. Le Soudan est depuis avril 2023 en proie à une guerre opposant l’Armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des FSR, menées par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de onze millions de personnes et provoqué l’une des pires crises humanitaires de l’histoire récente selon l’ONU. Outre les sanctions visant le général Burhane, le Trésor américain a également annoncé ce 16 janvier 2025 des sanctions à l’encontre d’Ahmad Abdalla, un ressortissant soudano-ukrainien accusé de fournir des armes à l’Armée soudanaise, et de la société Portex Trade Limited, basée à Hong-Kong.

Le Chef de l’Armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, salue la foule rassemblée à Port-Soudan, le 14 janvier 2025.

Les sanctions américaines ont pour effet de geler les avoirs éventuels aux Etats-Unis des personnes concernées et interdisent toute transaction avec elles.

Des personnes font la queue pour obtenir de l’eau à Omdourman, ville jumelle de la capitale Khartoum, pendant des combats entre les Forces militaires soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), le 16 janvier 2025.

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