Washington (© 2025 Afriquinfos)- Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les membres des Forces de soutien rapide (FSR) et les milices alliées au Soudan ont été jugés responsables de crimes de génocide. Ces derniers responsables de ces atrocités devront donc répondent de leurs actes.
Le 15 avril 2023, un conflit d’une violence extrême a éclaté entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), engendrant une catastrophe humanitaire majeure. Actuellement, 638 000 Soudanais font face à une famine sans précédent dans l’histoire récente du pays, plus de 30 millions de personnes nécessitent une assistance humanitaire, et des dizaines de milliers de vies ont été perdues, indique un communiqué du Département américain.
Le Département de M. Antony Blinken dit avoir conclu que des membres des FAS et des FSR avaient commis des crimes de guerre. ‘’J’ai également établi que des membres des FSR et des milices arabes alliées avaient commis des crimes contre l’humanité et des actes de nettoyage ethnique’’, peut-on lire.
D’après Washington, les FSR et les milices qui leur sont alliées ont poursuivi leurs attaques directes contre la population civile. Les FSR et les milices alliées ont systématiquement tué des hommes et des garçons – même des nourrissons – pour des motifs ethniques, et ont délibérément ciblé les femmes et les filles de certains groupes ethniques pour les violer et leur faire subir d’autres formes de violence sexuelle barbare. Ces mêmes milices ont pris pour cible des civils en fuite, tuant des personnes innocentes qui fuyaient le conflit, et empêchant les civils restants d’accéder à des fournitures vitales. ‘’Sur la base de ces informations, j’ai conclu que des membres des FSR et des milices alliées ont commis un génocide au Soudan’’, informe la note publiée ce 8 janvier 2025. Ainsi, les États-Unis sont déterminés à faire en sorte que les responsables de ces atrocités répondent de leurs actes.
Des sanctions contre Hemedti
‘’Nous sanctionnons aujourd’hui le chef des FSR, Mohammad Hamdan Daglo Mousa, connu sous le nom de Hemedti, pour son rôle dans les atrocités systématiques commises contre le peuple soudanais. Nous sanctionnons également sept sociétés appartenant aux FSR et situées dans les Émirats arabes unis ainsi qu’un individu pour leur rôle dans l’approvisionnement en armes des FSR. En outre, nous annonçons aujourd’hui la désignation de Hemedti en vertu de la section 7031(c) pour son implication dans des violations flagrantes des droits de la personne au Darfour, à savoir les viols massifs de civils par des soldats des FSR sous son commandement. En raison de cette désignation, Hemedti et les membres de sa famille immédiate sont interdits de séjour aux États-Unis’’, précise la même source.
Hemedti, selon Antonio Blinken, a délibérément ignoré les obligations au regard du droit international humanitaire, la Déclaration d’engagement de Djeddah de 2023 pour la protection des civils du Soudan et le Code de conduite de 2024 élaboré par l’initiative Advancing Lifesaving and Peace in Sudan. Ce code comprend des engagements concernant le passage sans entrave de l’aide humanitaire et la prévention des crimes de guerre tels que les violences sexuelles, que les FSR et les milices alignées sous la direction de Hemedti ont commis.
L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de nos efforts continus visant à promouvoir la responsabilisation de toutes les parties belligérantes dont les actions attisent ce conflit. Les États-Unis ne soutiennent aucune des parties en présence, et les mesures prises à l’encontre de Hemedti et des FSR ne signifient pas qu’ils soutiennent ou favorisent les FAS.
D’après les Etats-Unis, les deux parties belligérantes sont responsables de la violence et de la souffrance au Soudan et n’ont pas la légitimité nécessaire pour gouverner un futur Soudan pacifique. Les États-Unis continuent d’évaluer des mesures supplémentaires destinées à imposer des coûts à ceux qui perpétuent le conflit et les atrocités contre le peuple soudanais. Nous continuons également de soutenir le peuple soudanais dans ses aspirations à un avenir démocratique pacifique, juste et inclusif. ‘’C’est pourquoi, en décembre, j’ai annoncé que les États-Unis fourniraient 30 millions de dollars en soutien aux acteurs de la société civile soudanaise’’, souligne le secrétaire d’Etat Américain.
Par ailleurs, les mesures prises par le département du Trésor l’ont été en vertu du décret présidentiel 14098, intitulé « Imposing Sanctions on Certain Persons Destabilizing Sudan and Undermining the Goal of a Democratic Transition » (Imposition de sanctions contre certaines personnes qui déstabilisent le Soudan et compromettent l’objectif d’une transition démocratique), tel qu’amendé. Pour des informations complémentaires sur les mesures prises aujourd’hui, prière de lire le communiqué de presse du Trésor.
V.A.