Berlin (© 2025 Afriquinfos)- Les niveaux de corruption restent très alarmants en Afrique. Selon l’édition 2024 de l’indice de perception de la corruption (IPC) établi par l’ONG Transparency International, les pays les plus corrompus en Afrique francophone sont : la Guinée Equatoriale, le Cap-Vert, le Bénin, la Côte d’Ivoire, Sao Tomé-et-Principe et le Sénégal qui occupent tous le 69è rang mondial avec un score de 45 points.
François Valérian, président de Transparency International, explique :
« La corruption est une menace mondiale en constante évolution qui ne se contente pas de saper le développement, loin de là : c’est une cause essentielle du déclin de la démocratie, de l’instabilité et des violations des droits humains. La communauté internationale et chaque nation doivent faire de la lutte contre la corruption une priorité absolue à long terme. C’est capital pour faire reculer l’autoritarisme et parvenir à un monde pacifique, libre et durable. Les tendances dangereuses révélées par l’Indice de perception de la corruption de cette année montrent qu’il est nécessaire de prendre des mesures concrètes dès maintenant pour lutter contre la corruption à l’échelle mondiale. »
L’IPC classe 180 pays et territoires en fonction de la perception du niveau de corruption au sein de leur secteur public sur une échelle de 0 (forte corruption) à 100 points (aucune corruption) à l’aide de données provenant de 13 sources externes dont la Banque mondiale, le Forum économique mondial, des sociétés privées de conseil et de gestion des risques et des groupes de réflexion.
Les Seychelles occupent le 1er rang africain et la 18è place mondiale avec un score de 72 points, devant, le Botswana (43è), le Rwanda (43è), Maurice (56è) et la Namibie (59è). Viennent ensuite le
Cinq pays africains seulement obtiennent des scores supérieurs à 50 points sur une échelle de 100 points : Seychelles, Cap-Vert, Botswana, Rwanda et Maurice.
Au total, 20 pays africains ont amélioré leurs scores par rapport à l’édition 2023 de l’indice de perception de la corruption alors que 22 ont vu leurs scores régresser et 12 ont conservé les mêmes scores.
En termes de scores, les meilleures progressions par rapport à 2023 ont été réalisées par la Côte d’Ivoire (+5 points) et le Rwanda (+4 points), tandis que les plus fortes régressions concernent l’Erythrée (-8 points) ainsi que la Libye, le Soudan du Sud et l’Egypte (-5 points pour chacun des trois pays).
Plus généralement, l’Afrique reste la région où la perception de la corruption est la plus forte à l’échelle mondiale. Les pays dont les scores sont les plus bas sont pour la plupart des pays fragiles et touchés par des conflits comme le Soudan du Sud (8 points), la Somalie (9), la Libye (13), l’Erythrée (13) et la Guinée équatoriale (13)
Transparency International note par ailleurs que les niveaux de corruption restent alarmants de par le monde, et la lutte contre la corruption s’essouffle. Plus de deux tiers des 180 pays étudiés obtiennent une note inférieure à 50 pour 100. Ces pays où la corruption sévit fortement abritent 6,8 milliards de personnes, soit 85% de la population mondiale de 8 milliards d’habitants.
La moyenne mondiale de l’Indice de perception de la corruption reste de 43, ce qui montre à quel point il est urgent de prendre des mesures pour lutter contre la corruption.
Depuis sa création en 1995, l’Indice de perception de la corruption est devenu le principal indicateur de la corruption dans le secteur public au niveau mondial. Il classe 180 pays et territoires du monde entier en fonction de la perception de la corruption dans le secteur public, à l’aide de données provenant de 13 sources externes dont la Banque mondiale, le Forum économique mondial, des sociétés privées de conseil et de gestion des risques, des groupes de réflexion, et d’autres sources. Les scores attribués reflètent les points de vue d’expert·e·s et de personnalités du monde des affaires.
V.A.