Les défis qui s’imposent à l’UA 57 ans après sa naissance selon Moussa F. Mahamat

Afriquinfos Editeur
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Le défi de l'Union Africaine

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Les défis de l’Union Africaine | L’Afrique a commémoré ce lundi 25 mai, le 57ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue en 2002, l’Union Africaine (UA) et qui se décline en une « Journée Mondiale de l’Afrique ». A cette occasion, le Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat a fait une rétrospective de plus d’un demi-siècle de parcours de l’organisation continentale, ses avancées, mais aussi les défis qui lui restent à surmonter.

Pour Moussa Faki « Il y a 57 ans  l’Afrique a posé les jalons de son unité, mise à mal par la colonisation, en créant une organisation commune, l’OUA, devenue Union Africaine en 2002. 57 ans après cet acte fondateur, l’Afrique s’est  affranchie de la présence coloniale et de l’apartheid ; elle a amorcé son unité politique et de grands  progrès économiques, sociaux et culturels ». Des progrès précise, le Président de la Commission de l’UA, qui ne sauraient occulter les insuffisances er les retards parfois patents. L’une des principales questions que se pose le diplomate tchadien, est si « l’Afrique a-t-elle conquis la place à la mesure de son immense potentiel et de ses ambitions légitimes, sur la scène internationale ? De toute évidence non, puisque Moussa Faki répond « qu’en dépit d’un potentiel économique considérable, d’un capital humain riche, jeune et dynamique, la majorité des Etats africains peinent à assurer le bien-être de leurs populations. Des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et la sécurité dépendent en grande partie de l’aide extérieure. Le communautarisme et le tribalisme se sont davantage cristallisés à la faveur d’un multipartisme et des principes démocratiques parfois dévoyés », déplore-t-il tout en s’inquiétant que des foyers de tensions aient toujours cours sur le continent alors même que la Commission de l’UA a fait de la fin des conflits un de ses engagements primordiaux.

Moussa Faki Mahamat salue toutefois des « lueurs d’espoirs dans ce décor mitigé », notamment l’intégration économique du Continent, la ZLECA autre rêve fondateur de nos peuples qui « est désormais à portée de main ».

La pandémie du nouveau coronavirus qui secoue le monde et l’Afrique n’a pas été oubliée dans l’allocution du Président de la Commission de l’UA. Pour lui, la pandémie « a brisé des certitudes, affecté des assurances, relativisé bien des croyances. Jamais l’humanité n’a paru si fragile et si démunie. ». S’il se félicite de la résilience et de la riposte continentale à la Covid-19, grâce contre toute attente, à une stratégie commune et une mobilisation de la première heure, M. Mahamat estime que « L’Afrique ne peut plus se complaire dans ce rôle d’éternel réservoir pour les uns, de dépotoir pour les autres. », il est donc temps pour elle, de « tracer sa propre voie. Sa dépendance et son insécurité alimentaires sont inadmissibles et intolérables ; de même qu’il en est de l’état de ses infrastructures routières, portuaires, sanitaires et éducatives. Ses terres, ses forêts, sa richesse animalière, ses mines, ses potentiels énergétiques, ses eaux maritimes et fluviales recèlent les ressources nécessaires pour une réponse suffisante aux besoins de ses populations. Il nous faut, en toute lucidité, courageusement, nous décider pour une approche innovante, plus introvertie qu’extravertie. Vivons de ce que nous avons, par ce que nous avons; vivons aux dimensions de ce que nous avons ! », exhorte-t-il.

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Le président de la Commission de l’UA interpelle à cet effet, « les femmes, la jeunesse, les intellectuels, les académiciens, les universitaires  les hommes politiques, les hommes d’affaires et les vaillants militants de la société civile à engager une réflexion féconde et active sur cette question centrale pour notre survie matérielle, notre indépendance, notre  liberté et notre dignité. »

Boniface T.