Abidjan (© 2025 Afriquinfos)- Seuls cinq candidats (4 hommes et une femme), sont finalement en lice pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Qui donc de : la Sud-africaine Swazi Tshabalala, du Sénégalais Amadou Hott, du Mauritanien Sidi ould Tah, du Zambien Samuel Munzele Maimbo et du Tchadien Mahamat Abaas Tolli sera le 10e président de la Banque africaine de développement. En attendant de connaître la réponse à cette grande inconnue en mai prochain, les candidats accentuent leur lobbying.
Dans cette course, plusieurs éléments sont à prendre en considération. Il faut faire campagne pour avoir les voix des 54 pays africains et celles des 27 non africains actionnaires de la BAD. Il faudra surtout avoir dans son escarcelle les onze grands porteurs de voix: Nigeria, États-Unis, Égypte, Japon, Algérie, Afrique du Sud, Maroc, Allemagne, Canada, France et Côte d’Ivoire. Jusqu’à présent, aucun candidat n’a été élu sans le soutien de ces pays.
Le candidat zambien enchaîne déjà pour sa part les rendez-vous entre le Royaume-Uni, la France, le Japon et le Maroc.
L’élection du président de la BAD est avant tout une bataille diplomatique où chaque voix compte. Le choix de certains pays membres de la BAD, notamment les non-africains, dépendra aussi de l’option de la continuité, ou non, de la stratégie du président sortant Adésina et du profil des candidats. Certains pays souhaitent une réforme de la gouvernance de la BAD en brisant l’omerta qui l’entoure. D’ailleurs, le second mandat d’Adesina a été marqué par quelques tensions avec certains actionnaires occidentaux.
Swazi Tshabalala, seule femme
Swazi Tshabalala est la seule femme en course avec une bonne connaissance des arcanes de la BAD qu’elle a intégrée en 2018 en tant que vice-présidente en charge des finances et responsable financière du groupe.
En novembre 2021, elle a été nommée vice-présidente principale et directrice financière de l’institution financière panafricaine, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste stratégique.
Âgée de 58 ans, elle est titulaire d’une licence en économie de l’Université Lawrence (1989) et d’un MBA de l’Université Wake Forest (1992) aux Etats-Unis. Bajabulile Swazi Tshabalala jouit d’une longue expérience de près de 30 ans dans les domaines de la finance, de la gestion de la trésorerie, des opérations sur les marchés des capitaux et des investissements.
Reste que d’ici mai 2025, plusieurs changements peuvent intervenir. Il n’est pas exclu que certains candidats se retirent de la course pour diverses raisons et que certains poids lourds décident d’afficher leur position et faire pencher la balance au profit de l’un ou de l’autre des candidats. Le rôle du Nigeria et des États-Unis sera déterminant.
V.A.