Le Caire (© 2024 Afriquinfos)- Nouvelle friction entre Le Caire et Addis-Abeba autour de l’exploitation du Grand Barrage de la Renaissance d’Ethiopie (GERD). Dans un courrier adressé au Conseil de sécurité de l’ONU, les autorités égyptiennes, par la voix du ministre des Affaires étrangères Badr Abdelatty, ont dénonce les décisions unilatérales prises par la partie éthiopienne. Et entendent faire valoir leurs droits auprès des juridictions internationales compétentes.
Source d’une crise qui dure depuis des années entre les pays ayant en partage le Nil, le Grand Barrage de la Renaissance d’Ethiopie (GERD), livre un nouvel épisode. La pomme de discorde cette fois-ci, la cinquième phase de remplissage du barrage-réservoir par les autorités égyptiennes. Une opération qui selon le Caire, entrainerait la réduction de son approvisionnement en eau sur le plus long fleuve d’Afrique.
C’est le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, qui a exprimé cette désapprobation via une lettre de plainte adressée au Conseil de sécurité de l’ONU. Le diplomate y a exprimé un « rejet catégorique » des récentes annonces du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur la rétention d’une partie de l’eau du Nil Bleu, la partie amont du Nil, en vue d’achever la construction de la structure en béton du GERD.
Le Caire dénonce ces annonces « unilatérales » qui contreviennent au droit international et violaient la Déclaration de principes, un accord tripartite signé en 2015 entre l’Éthiopie et les deux pays situés plus en aval sur le Nil, l’Egypte et le Soudan. « Les politiques illégales de l’Ethiopie auront de graves répercussions négatives sur les pays situés en aval », a souligné le ministre égyptien. Il a ajouté que l’Egypte était prête à prendre toutes les mesures nécessaires en vertu de la Charte des Nations unies afin de défendre les intérêts de son peuple.
La construction du barrage de la Renaissance dont le coût est évalué à 3,5 milliards d’euros a débuté depuis 2011. Malgré les nombreuses interpellations du Caire et de Khartoum et les nombreux rounds de négociations entamés depuis 2015, afin que l’Ethiopie arrête ses opérations de remplissage, celles-ci se poursuivent.
La dernière en date a eu lieu, le 10 septembre dernier. Selon Addis-Abeba, le réservoir contient près de 49 milliards de mètres cube d’eau sur les 74 milliards attendus et les travaux achevés jusque-là à 95 % devraient être terminés d’ici la fin de cette année. A terme, le barrage produirait plus de 5.000 mégawatts, ce qui doublerait la production d’électricité de l’Éthiopie.
Boniface T.