Le Tchad semble vouloir rapidement en finir avec son mariage avec l’armée Française. Quelques semaines après avoir mis fin au partenariat, les autorités tchadiennes demandent à la France de retirer toutes ses troupes présentes dans au Tchad avant le 31 janvier 2025.
« Sept semaines seulement pour désengager mille soldats et beaucoup de matériel, cela relève de l’impossible », estiment des sources militaires hexagonales contactées par plusieurs médias.
Cette demande, confirmée par des sources françaises et tchadiennes, survient environ deux semaines après la rupture des accords de défense et de coopération militaire entre les deux pays. Les autorités militaires françaises considèrent ce délai comme irréaliste. Mieux, cette exigence est perçue comme une manœuvre de pression émanant du cercle rapproché du pouvoir tchadien afin de forcer Paris à quitter les lieux, renforçant ainsi le sentiment anti-français, sur place.
Malgré ces divergences, les négociations se poursuivent dans un climat constructif selon les deux parties. Les autorités tchadiennes, soulignant la spécificité de leur situation par rapport aux pays de l’AES, ont rejeté une première proposition de retrait s’étendant jusqu’en mars, la jugeant trop étalée dans le temps. Leur préférence va vers un départ effectif avant le début du ramadan, soit fin février 2024.
Le processus de désengagement est déjà en marche, comme en témoigne le récent départ des Mirage 2000 de la base aérienne de N’Djamena. Les prochaines étapes concernent l’évacuation des bases de Faya-Largeau et d’Abéché, qui débutera la semaine suivante. D’ici à quelques mois, il ne devrait donc plus y avoir aucune trace de militaires français, implantés sur site au Tchad.
La complexité logistique de l’opération ne peut être négligée, avec notamment plus de dix jours de piste séparant certaines bases de la capitale tchadienne. Les autorités militaires françaises insistent sur la nécessité d’un ‘retrait ordonné et sécurisé’, soulignant que la logistique impose ses ‘propres contraintes temporelles pour garantir un désengagement dans les règles’.
Afriquinfos
