Le Sénat algérien suspend sa coopération avec la France, et s’en défend

Afriquinfos Editeur
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Conseil de la Nation d'Algérie (DR, Le Matin d'Algérie)

Alger (© 2025 Afriquinfos)- Nouvel épisode dans les relations complexes entre la France et l’Algérie: le Conseil de la nation a annoncé la suspension de ses relations avec le Sénat français suite à la visite, lundi et mardi 25 février, de son président Gérard Larcher au Sahara occidental.

La Sahara est à nouveau au cœur des tensions entre Paris et Alger. Quelques mois plus tôt, c’était la reconnaissance par la France via un courrier signé d’Emmanuel Maroc de la «marocanité» du Sahara qui avait provoqué l’ire des autorités algériennes.

Cette fois-ci, c’est la visite les lundi 24 et mardi 25 février du Président du Sénat Français, Gérard Larcher, à Laâyoune, au Sahara occidental, qui est considéré comme une nouvelle «provocation», côté Alger.  

La réaction ne s’est pas faite attendre. Mercredi 26 février, la chambre haute du Parlement algérien a dénoncé «une visite irresponsable, provocatrice, ostentatoire» et pointe «un acte inacceptable qui méprise la légitimité internationale et s’oppose aux résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies». En conséquence, le Conseil de la Nation suspend immédiatement ses relations avec le Sénat français, «y compris, précise l’instance, le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015».

Cette nouvelle crise entre les deux pays intervient alors qu’après l’attentat perpétré à Mulhouse par un ressortissant algérien en situation irrégulière, le Premier Ministre français, François Bayrou a menacé le mercredi 26 février, de remettre en cause les accords de 1968 avec l’Algérie.

Dans la foulée, Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, a évoqué des mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national à certains dignitaires algériens. Via un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Gouvernement algérien a exprimé dans la soirée du 26 février sa surprise et son étonnement au sujet de ces mesures de restrictions. En réponse, Alger assure que «toute mesure attentatoire à ses intérêts fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates».

Depuis plusieurs décennies, les relations entre l’Algérie et la France connaissent des hauts et des bas. L’année dernière, une visite du Président Abdelmajid Tebboune était annoncée à Paris pour réchauffer leurs relations, avant que l’affaire de la «marocanité» du Sahara Occidental ne vienne tout compromettre. Cette fois-ci, c’est reparti pour un long tour.

Boniface T.