Le Nigeria au cœur d’un vaste scandale du Groupe Binance, après l’évasion d’un gros bonnet de la multinationale

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2024 Afriquinfos)-  Enfoncé dans une crise économique marquée par une dévaluation de sa monnaie, le Nigeria est aussi empêtré dans un scandale lié aux activités de Binance, principale plateforme d’échange de cryptomonnaies. Pour ne rien arranger, l’un des deux responsables du groupe Binance s’est évadé alors qu’ils étaient en détention au Nigeria. L’Etat fédéral accuse la plateforme d’évasion fiscale et de nombreux autres crimes économiques.

Arrivés au Nigeria le 25 février pour selon leurs dires, apaiser les tensions autour de leur  plateforme, Binance, deux cadres supérieurs de Binance, Tigran Gambaryan et Nadeem Anjarwalla ont été arrêtés par les autorités nigérianes. Ces dernières accusent la plateforme de Cryptomonnaies de porter préjudice à l’économie locale car de nombreux Nigérians préfèrent sécuriser leurs avoirs dans des monnaies numériques réputées plus stables, car adossées au dollar. Pendant ce temps, le naira, la monnaie locale connaît une chute vertigineuse.

On en était à se demander quel sort allait être réservé aux deux cadres de Binance quand l’un deux, Nadeem Anjarwalla, un Anglo-Kenyan qui est directeur régional de Binance pour l’Afrique, s’est échappée. Selon les médias locaux, c’est alors qu’il était escorté pour aller prier dans une mosquée non loin de son lieu de détention, qu’il a réussi à s’évader.

Une évasion qui donne du grain à moudre à l’agence nigériane de lutte contre les fraudes et crimes économiques (EFCC) qui épingle Binance pour non non-paiement présumé de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l’impôt sur le revenu des sociétés, de défaut de production de déclarations de revenus et de complicité dans l’aide aux clients pour échapper à l’impôt via sa plateforme. Le préjudice porterait sur environ  26 milliards de dollars que la plateforme aurait permis à des citoyens nigérians de soustraire au contrôle fiscal.  Le Nigeria demande désormais 10 milliards de dollars en dédommagement, selon le Financial Times.

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Ce n’est pas la première fois que Binance fait face à des accusations de blanchiment d’argent et d’enfreindre de nombreuses régulations.  Pas plus tard qu’en novembre 2023, Changpeng Zhao, le fondateur de la société, a plaidé coupable aux accusations du ministère américain de la Justice pour avoir enfreint les lois anti-blanchiment d’argent. Il a accepté de payer plus de 4,3 millions de dollars d’amendes.

Au Nigeria, un mandat d’arrêt international a été lancé contre Nadeem Anjarwalla. L’EFCC a en outre demandé à Binance de partager des données sur ses 100 principaux utilisateurs dans le pays.

Boniface T.