Des parents rongés par l’angoisse se sont rendus lundi 09 septembre 2024 dans un hôpital du centre du Kenya pour participer à des tests ADN destinés à identifier les corps des 21 garçons tués dans un incendie qui a ravagé dans la soirée du 05 septembre 2024 le dortoir de leur école.
Le Gouvernement a décrété trois jours de deuil national à compter de lundi matin après ce drame qui a soulevé de vives critiques quant au respect des normes de sécurité dans les écoles kényanes. L’incendie s’est déclaré jeudi vers minuit (21H00 GMT), dans un dortoir de l’Académie Hillside d’Endarasha, à 170 kilomètres au nord de la capitale Nairobi, surprenant dans leur sommeil les plus de 150 garçons qui y dormaient.
Plus aucun élève n’est porté disparu, a annoncé dans un communiqué le porte-parole du Gouvernement Isaac Mwaura. Un total de 19 corps ont été retrouvés dans les ruines du bâtiment calciné et deux autres garçons sont morts à l’hôpital. Les corps retrouvés carbonisés n’étant pas identifiables, des tests ADN ont débuté lundi 09 septembre à l’hôpital de Naromoru, localité à environ une heure de route de l’école.
Des chaînes de télévision montraient des images de parents patientant dans cet établissement pour fournir des échantillons d’ADN.
– Drapeaux en berne –
Le Président kényan William Ruto a déclaré trois jours de deuil national après cette « tragédie inimaginable ». Les drapeaux ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics, bases militaires et ambassades depuis l’aube lundi jusqu’au coucher du soleil mercredi 11 septembre 2024. Le Chef de l’Etat a réclamé « une enquête approfondie sur cet horrible incident » et promis que les responsables seraient « amenés à rendre des comptes ». L’origine du sinistre n’était pas encore établie lundi. Selon des médias locaux, la Police enquêtait sur la piste d’un problème électrique dans un éclairage.
La Commission kényane sur le genre et l’égalité affirme, elle, que, selon de premières informations en sa possession, le dortoir était « surpeuplé, en violation des règles de sécurité ». « Cet incident soulève de sérieuses inquiétudes concernant le droit des enfants à la sécurité dans les établissements scolaires », a estimé l’ONG Vocal Africa dans un communiqué sur X.
– « Vigilance » –
« La sécurité des élèves reste une priorité absolue pour le Gouvernement », a déclaré Isaac Mwaura dans le communiqué, appelant « les chefs d’établissements à être vigilants durant cette période où le pays connaît une recrudescence d’incendies ». Les incendies dans les écoles, parfois vétustes, sont un problème récurrent dans ce pays d’Afrique de l’Est. Samedi 7 septembre 2024, un feu s’est déclaré dans une école de filles du comté d’Isiolo, dans le centre du pays. Trois élèves ont été légèrement blessées dans la bousculade déclenchée par les flammes, a indiqué M. Mwaura.
Dimanche 08 septembre, un troisième incendie a réduit en cendres le dortoir de la Njia Boys High School dans le comté de Meru (centre), pendant que les élèves dînaient, sans faire de victime. En 2016, le Kenya avait été confronté à une vague sans précédent d’incendies volontaires d’écoles publiques: entre juin et juillet 2016, plus de 110 écoles secondaires dans diverses régions du pays avaient été partiellement détruites par le feu. Les causes de ces actes criminels n’ont pas été clairement identifiées.
© Afriquinfos & Agence France-Presse