Kinshasa (© 2025 Afriquinfos)- Les autorités congolaises ont annoncé, jeudi 2 janvier, le doublement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en RDC. selon un arrêté signé par le Ministre du Travail et de l’Emploi, Ephraïm Akwakwa Nametu, la rémunération minimale va passer de 2,5 à 5 dollars par jour à compter du 1er février. La mesure concernera aussi bien le secteur public que le secteur privé.
Le gouvernement congolais espère que cette augmentation permettra d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et de soutenir les familles dans leurs besoins quotidiens.
« Il s’agit d’un acte réglementaire dont l’application est obligatoire, d’autant plus que cette mesure est le fruit d’un effort auquel chacun a consenti [elle intervient à la suite d’un dialogue organisé en octobre dernier entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales, NDLR]. Certes, certaines personnes véreuses ne voudront peut-être pas la respecter, mais l’inspection générale du travail est là pour faire appliquer l’arrêté que je viens de signer », affirme Ephraïm Akwakwa Nametu.
Spécialisée dans les finances publiques, l’ONG congolaise CREFDL espère, quant à elle, que l’Etat congolais montrera l’exemple même si son porte-parole, Valéry Madianga, semble en douter. « On a l’impression que ce nouveau SMIG a été promulgué pour le secteur privé, explique-t-il sur Rfi.
« Alors que, dans le secteur public, on a déjà du mal à appliquer le SMIG actuel depuis de nombreuses années, son nouveau montant va poser énormément de problèmes. Il faudrait que le gouvernement soit réaliste et envisage un collectif budgétaire au mois de mars pour intégrer cette nouvelle politique dans sa programmation », poursuit celui-ci.
La question de l’exemplarité de l’Etat congolais se pose d’autant plus que le FMI – institution qui reste un partenaire privilégié de Kinshasa – demeure pour sa part très hostile à l’explosion de la masse salariale des fonctionnaires et pousse, au contraire, les autorités de RDC à la réduire. Il souhaiterait ainsi la voir passer à 45 % du budget de l’Etat, contre près de 70 % actuellement.
Afriquinfos