La ‘Maison des mondes africains’, QG des Cultures africaines, à Paris sera localisée dans le 10è arrondissement

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La Maison des mondes africains (MansA) (DR-Rfi Twitter)

Paris (© 2025 Afriquinfos)- La Maison des mondes africains (MansA), un centre pluridisciplinaire ambitieux visant à devenir le « QG permanent » des cultures africaines en France, ouvrira ses portes en juin dans un ancien atelier du Xe arrondissement de Paris, après des mois de controverse. Ce projet, initié par Emmanuel Macron et conçu par le penseur camerounais Achille Mbembé, a été retardé par des mois de désaccords entre les autorités concernant son emplacement.

MansA, centre pluridisciplinaire qui ambitionne d’être un « QG permanent » des cultures africaines, accueillera ses premiers visiteurs en juin 2025 dans le 10e arrondissement de la capitale, à une adresse encore non communiquée, avant d’ouvrir pleinement ses portes en septembre, a précisé la journaliste-productrice Liz Gomis, chargée de ce projet en gestation depuis fin 2021.

« Ça s’ancre enfin dans le réel, après beaucoup de théories, beaucoup de choses écrites sur le papier, des allers-retours, mais rien de concret« , se félicite Liz Gomis, convaincue que MansA « va un peu changer la donne » en donnant plus de visibilité à la création africaine.

Théorisée dans un rapport remis à Emmanuel Macron, la Maison des mondes africains était, depuis plusieurs mois, au cœur d’une bataille au sein de l’exécutif autour de ses moyens budgétaires, finalement revus à la baisse sur fond d’austérité gouvernementale, et de son lieu d’implantation.

Selon plusieurs sources concordantes, le ministère de la Culture, qui en assure la tutelle avec les Affaires étrangères, plaidait pour que MansA atterrisse à la Monnaie de Paris, institution créée au IXe siècle qui compte un musée, des salles d’exposition et une usine de production de pièces de collection.

Ce projet avait toutefois suscité une levée de boucliers auprès des salariés de la Monnaie, notamment inquiets pour l’avenir de leur musée qui avait rouvert en 2017 après 80 millions d’euros de travaux autofinancés.

La polémique avait aussi rebondi côté politique. Des conseillers municipaux communistes s’étaient inquiétés de l’avenir de la Monnaie de Paris tandis que des députés du Rassemblement national accusaient le gouvernement de céder « aux sirènes de la repentance » vis-à-vis du continent africain. Pour Liz Gomis, l’installation dans le 10e arrondissement n’est toutefois qu’une « première étape », prévue sur deux ans, avant de grandir et devenir la grande agora initialement envisagée.

« Il faut que je continue ma petite bataille. Parce qu’au fond, ça reste une bataille. C’est génial de pouvoir s’ancrer dans le réel et commencer à fédérer, mais il y a maintenant plein de choses qui entrent en jeu« , déclare-t-elle, évoquant notamment les ressources budgétaires à sanctuariser pour 2025. Ce nouveau lieu marquait « un point d’étape en attendant un lieu définitif, pour commencer à déployer notre programmation« , a en outre déclaré la directrice.

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