Rabat (© 2024 Afriquinfos)- Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d’aboutir dans la région du Sahel à ‘’une stabilité respectueuse des peuples’’, plaidant pour des ‘’projets de développement pour la jeunesse’’. Et pour y arriver, il compte bien s’’inspirer du Maroc’’.
‘’Je sais pouvoir m’inspirer du Maroc et de son action au sein du Sahara et du Sahel’’. Car, ‘’oui nous avons dans cette région besoin d’une stabilité respectueuse des peuples de projets de développement pour la jeunesse de celle-ci’’, qui ‘’seule permettra non-seulement la stabilité mais de mettre fin aux routes des trafics et de la misère qui du Golfe de Guinée à la Libye sont ceux qui font souffrir le continent africain et le continent européen, a laissé entendre ce 29 octobre 2024, le président Français Emmanuel Macron, dans son discours prononcé devant le Parlement marocain, à Rabat.
‘’Je compte donc beaucoup sur cette nouvelle stratégie, où ensemble nous pouvons œuvrer dans cette région où la France avec humilité cherche à bâtir une stratégie partenariale nouvelle’’, a en outre déclaré le président français qui effectue une visite de travail de trois jours, au Maroc depuis ce lundi.
A en croire le dirigeant français, ‘’notre futur se jouera sur le continent africain’’ et avec l’Afrique, nous sommes engagés dans un renouveau de notre relation, avec les peuples avec les Etats et le Maroc par sa géographie, par son histoire, par sa culture, par la vision de ses souverains, affirme depuis longtemps, sa vocation de plate-forme de truchement de chemin singulier’’.
La stabilité de l’Afrique, son ouverture son développement sont des atouts inégalables que nous reconnaissons à leur double-valeurs et qui peuvent inspirer bien des initiatives communes, a également souligné M. Macron.
Sur le Sahara occidental, autre enjeu diplomatique − qui oppose Rabat et Alger –, Emmanuel Macron a réaffirmé solennellement que ‘’le présent et l’avenir’’ du Sahara occidental ‘’s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine’’, suscitant les applaudissements nourris des élus.
‘’Cette position n’est hostile à personne », a assuré le chef de l’Etat dans une réponse aux critiques de l’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé. « Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales.’’
Partenariat d’exception renforcé
Emmanuel Macron a estimé que le ‘’partenariat d’exception renforcé’’ conclu la veille avec le roi Mohammed VI devait notamment porter sur ‘’l’immigration illégale et la nécessité d’une coopération naturelle et fluide en matière consulaire’’. Il faisait allusion à la volonté de la France que le Maroc reprenne plus facilement ses ressortissants que les autorités françaises décident d’expulser. ‘’Nous avons besoin de davantage encore de résultats’’, a-t-il déclaré, évoquant aussi la ‘’lutte contre les trafics de toute nature’’, dont le ‘’narcotrafic’’, qui ‘’nécessite une coopération judiciaire très étroite et encore plus rapide’’.
Le sujet de l’immigration est un irritant traditionnel entre Paris et Rabat, alors que le ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, qui doit tenir une conférence de presse avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, souhaite notamment conditionner la politique de visas à la délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables pour renvoyer des étrangers dans leur pays d’origine. Début octobre, le ministre avait cité l’exemple du Maroc : en 2023, 238 000 visas ont été accordés aux ressortissants marocains pour 1 680 retours forcés dans leur pays. Le royaume est selon lui ‘’un pays sûr’’ où l’on peut ‘’accélérer un certain nombre de réadmissions’’.
Après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ce territoire, Rabat a multiplié les pressions sur la France pour qu’elle en fasse autant. Le 30 juillet, Emmanuel Macron a fini par considérer, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, que l’avenir du Sahara occidental s’inscrivait «dans le cadre de la souveraineté marocaine», ouvrant la voie à un réchauffement avec Rabat et, par ricochet, à une nouvelle crise avec Alger. Ce réalignement de la position française avait ouvert la voie à cette visite d’Etat, maintes fois repoussée jusque-là.
Miser fort et haut dans cette coopération
Emmanuel Macron a également proposé au roi Mohammed VI de signer un nouveau ‘’cadre stratégique’’, bilatéral en 2025 à Paris à l’occasion du 70e anniversaire de la déclaration de la Celle-Saint-Cloud, le 6 novembre 1955, qui scella l’indépendance du Maroc de la France. Cet accord pourrait être signé à l’occasion d’une ‘’visite d’Etat en France que sa Majesté [Mohammed VI] a accepté’’ d’effectuer, a-t-il dit.
L’Elysée a fait savoir que plus de 10 milliards d’euros, répartis en 22 accords de contrats commerciaux et d’engagements financiers, seront annoncés à l’issue de cette première visite d’Etat du président français au Maroc.
Afriquinfos