Lomé (© 2025 Afriquinfos)- Initialement prévue du 26 au 28 juin 2025 à Lomé, la Conférence MANSSAH a été reportée. Dans un communiqué publié le mardi 17 juin, les organisateurs de l’évènement ont justifié principalement ce report par un contexte politique jugé tendu au Togo.
Pour le Groupe MANSSAH, la Conférence qu’elle devait organiser à Lomé devait être «ce grand rendez-vous: un moment de mémoire, d’unité et de transformation, 140 ans après la Conférence de Berlin qui a initié un cycle de divisions auquel nous n’avons pas encore mis fin». Plus de 10.000 participants – des anciens Chefs d’État, des chefs traditionnels, des leaders d’opinion, des intellectuels, des artistes, des entrepreneurs, et surtout de nombreux jeunes Africains, pour penser collectivement l’avenir du continent, étaient attendus dans la capitale togolaise.
Mais, disent les organisateurs, «au regard du climat actuel et des tentatives délibérées de détourner l’esprit de notre initiative, nous avons pris, avec gravité, et en toute responsabilité, la décision de reporter la Conférence MANSSAH à une date ultérieure, pour éviter toute instrumentalisation ou récupération d’où qu’elle vienne».
Le groupe MANSSAH indique à l’appui que «des voix marginales mais bruyantes, ont choisi de jeter le discrédit sur une initiative qui se voulait fédératrice, indépendante, et au service de tous les Africains. Ce que certains ont choisi d’attaquer, c’est un symbole de dialogue, d’ambition et de construction collective. Ce que certains s’acharnent à salir, c’est une vision qui dépasse les clivages, les frontières, les égos et qui inspire des millions d’Africains à travers le monde».
«Ces voix marginales» qu’évoquent le groupe MANSSAH, ce sont des citoyens togolais, qui pour la plupart résidant hors du pays, ont décidé de mener via les réseaux sociaux des actions numériques viriles pour protester contre l’instauration d’un régime parlementaire au Togo et la cherté de la vie.
A leur initiative, des manifestations spontanées ont eu lieu à Lomé les 05 et 6 juin derniers, et d’autres sont prévues les 26, 27 et 28 juin prochains. Ces derniers accusent le Groupe MANSSAH d’être de connivence avec le régime de Faure Gnassingbé. Sur la toile, de nombreuses publications ont afflué dénonçant le «panafricanisme de Palais» et la proximité dérangeante des promoteurs du groupe MANSSAH, en l’occurrence d’Alain Foka, avec le pouvoir de Lomé.
Des accusations dont se défend MANSSAH: «Nous voulons redire avec force que MANSSAH n’est pas un mouvement partisan. Nous ne représentons aucun pouvoir, aucun parti. Nous sommes un think tank indépendant, composé de femmes et d’hommes issus de tous les horizons du continent et de la diaspora. Notre engagement est clair: mettre la pensée, le débat, et l’action au service d’un projet africain commun. Notre mission: repenser, transformer l’Afrique et inspirer le monde – en redonnant à notre Continent sa place légitime».
Et au Groupe MANSSAH de préciser en outre que «ce report n’est pas un renoncement. C’est un sursaut, une opportunité d’introspection pour tous: pour construire notre unité». Et de préciser que «dans les prochains jours, toutes les personnes inscrites recevront un message dédié concernant les modalités pratiques liées au report de la Conférence».
S. B.