Rome (© 2025 Afriquinfos)- L’Italie accueille ce vendredi 20 juin 2025 un sommet, pour accélérer la mise en œuvre du plan Mattei promu par Rome. La rencontre est co-présidée par la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le « plan Mattei » porté par le gouvernement italien de Giorgia Meloni inclut une quinzaine de pays africains. Ce dernier vise à « supprimer les causes » l’immigration clandestine africaine dans l’Union européenne en aidant les économies de plusieurs pays du continent.
D’après le gouvernement, le « plan Mattei » mobilisera 5,5 milliards d’euros pour des initiatives éparpillées sur 14 pays, mais selon un rapport officiel de novembre, moins de deux milliards d’euros ont déjà été assignés par l’Italie à des projets précis, sous forme de dons, de prêts ou de garanties sur plusieurs années. Pour « supprimer les causes » de l’immigration clandestine en Italie, Giorgia Meloni avait annoncé un mois après son élection en 2022 vouloir soutenir les économies des pays africains.
Ce sommet qui se tient à Rome, devrait d’une part permettre de consolider la synergie entre le plan Mattei pour l’Afrique promu par l’Italie et qui consiste à agir dans les domaines de la formation, de la santé et de l’accès à l’eau sur le continent. Rome compte par exemple participer au financement d’une voie ferrée entre la Zambie et l’Angola, et investir 65 millions d’euros dans la production de biocarburants au Kenya.
Il devrait d’autre part consolider le « Global Gateway » ‘’le Portail mondial’’, nom donné à une stratégie lancée par l’Union européenne en 202, en vue d’accélérer les transitions numérique, énergétique et écologique, dans les pays émergents et en développement. Leur objectif est notamment de contrer la stratégie chinoise des Nouvelles routes de la soie.
Les responsables des principales institutions financières multilatérales, ainsi que les dirigeants de plusieurs pays africains, seront présents. Parmi les principaux dossiers qui seront au coeur de la réunion figure notamment la réhabilitation du corridor de Lobito, un projet d’infrastructure ferroviaire qui doit relier l’Angola à la Zambie en passant par la République démocratique du Congo, avec la possibilité d’une extension jusqu’au port de Dar es Salaam, en Tanzanie.
Le plan Mattei est tiré du nom d’Enrico Mattei, père fondateur du géant italien des hydrocarbures Eni, connu pour avoir mis en place des contrats d’extraction de pétrole plus avantageux pour les pays producteurs. C’est précisément cet héritage que revendique Rome, qui promet des relations avec l’Afrique dénuées de « paternalisme ». Une allusion à peine dissimulée à la France, qui a vu son influence en Afrique reculer, plusieurs pays du Sahel ayant sommé Paris de retirer ses forces militaires.
Neuf pays africains étaient déjà inclus dans ce plan – l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc, le Mozambique, le Congo-Brazzaville et la Tunisie. Cinq autres, à savoir l’Angola, le Ghana, la Mauritanie, le Sénégal et la Tanzanie y ont été récemment ajoutés.
V.A.