Bamako (© 2022 Afriquinfos)- Les autorités maliennes ont annoncé une prorogation de la transition de 24 mois à compter du 26 mars 2022. Cette décision n’a pas reçu l’assentiment de la CEDEAO qui dit néanmoins en avoir pris acte.
On peut déjà deviner le principal sujet qui sera à l’ordre du jour du prochain sommet de la CEDEAO prévu le 3 Juillet prochain. La decision de prolongation de la durée par la junte militaire au pouvoir à Bamako. « La durée de la transition au Mali est fixée à 24 mois, pour compter du 26 mars 2022, conformément à l’article 22 de la loi n°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la transition », indique un décret signé par le président de la transition le Colonel Assimi Goïta le lundi 6 juin dernier.
A ces 24 mois, s’ajouteront donc les 18 mois déjà passés au pouvoir par les militaires entre août 2020 et mai 2021, date à laquelle est survenue le second coup d’Etat au Mali. La remise du pouvoir aux civils qui devait intervenir en février dernier, comme le prévoyaient les conclusions des assises nationales, n’interviendra donc plus qu’en mars 2024.
Voilà la décision venue du Mali qui a contrarié la CEDEAO. Dans un communiqué, l’Organisation sous-régionale dit ‘’regretter ‘’cette décision meme si ell edit en prendre acte. « La CEDEAO regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus », lit-on dans la note officielle.
Cependant, le médiateur de la CEDEAO poursuivra les échanges avec les Autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition, permettant d’assurer un soutien de la CEDEAO, indique la même source.
Le 4 juin dernier lors d’un sommet extraordinaire à Accra, encouragée par le Niger, le Sénégal, le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire, partisans d’une ligne dure, la CEDEAO avait maintenu ses sanctions contre le Mali. Il s’agit notamment de l’interdiction des voyages, le gel des avoirs financiers des autorités de la transition du Mali et la fermeture des frontières aériennes et terrestres. Une position que ne partage pas forcement le Togo, plus modéré et qui à l’oreille des hommes forts de Bamako. « Nos échanges avec le Togo sont importants et enrichissants. Le Togo a une approche mesurée, équilibrée et constructive par rapport à la gestion des processus de transition. Nous avons sollicité le Togo pour user de bons offices pour aider à faciliter le dialogue avec la communauté internationale pour sortir de cette situation », a récemment Abdoulaye Diop au sortir d’une rencontre avec son homologue togolais, Robert Dussey. Les deux Chefs de la diplomatie ont annoncé que le Président togolais avait accepté d’être le médiateur entre le Mali et la CEDEAO.
Lors du prochain Sommet de la CEDEAO prévu le 3 juillet, nombreux sont les observateurs qui attendent de voir laquelle de ces positions prédominera.
Boniface T.