Addis-Abeba (© 2022 Afriquinfos)- Comme à l’accoutumée, des réactions des institutions ne se sont pas fait attendre après la tentative de putsch, ce mercredi 21 décembre en Gambie. La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), et l’Union Africaine (UA), ont fermement condamné les faits.
« Je condamne fermement la tentative de déstabilisation du Gouvernement gambien. L’Union Africaine rejette avec vigueur toute prise de pouvoir par les armes et reste solidaire du Gouvernement gambien », a écrit le président sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine, Macky sall, sur son compte Twitter.
Alors même qu’elle venait de se réunir ce lundi 19 décembre, pour apporter des précisions concernant leur projet de nouvelle force régionale censé inclure la restauration de l’ordre constitutionnel, en cas de coup d’État, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a elle aussi dans un communiqué condamné le coup de force déjoué en Gambie.
« La commission de la Cedeao condamne fermement la tentative de renverser le gouvernement démocratiquement élu de la Gambie et souligne le rejet total par la Cedeao de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans tout État membre », a écrit l’institution ouest Africaine dans sa note.
Une tentative de coup d’Etat a été déjouée et quatre soldats mis aux arrêts, mardi, en Gambie, a annoncé le gouvernement, mercredi dans un communiqué.
« Sur la base de renseignements indiquant que certains soldats de l’armée gambienne complotaient pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Adama Barrow, le haut commandement (des forces armées gambiennes) a rapidement monté une opération militaire hier (mardi, ndlr) et a arrêté quatre soldats liés à cette supposée tentative de coup d’Etat », a précisé Ebrima G. Sankareh, porte-parole du gouvernement dans le communiqué.
Ce n’est pas la première fois qu’Adama Barrow fait face à une tentative de coup d’État : en 2017, juste après le départ forcé de Yahya Jammeh, 12 militaires avaient été arrêtés pour complot contre le nouveau président. «Il y a toujours une méfiance entre Adama Barrow et l’armée», souligne un bon connaisseur du pays.
Depuis son arrivée au pouvoir, les institutions sont protégées par une mission de la Cédéao, prolongée plusieurs fois à la demande du chef de l’État. Ce sont des soldats sénégalais qui sécurisent la présidence. Et « cela génère une frustration chez les militaires et dans l’opinion » poursuit notre interlocuteur.
L’ancien président gambien, Yahya Jammeh avait accédé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang, en juillet 1994 et il s’était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu’à sa défaite, en décembre 2016, face à l’opposant Adama Barrow.
Pour Baba Hydara, à la tête du journal gambien The Point, ce putsch manqué est un signe que le gouvernement d’Adama Barrow doit «tout faire» pour restaurer «la confiance» entre l’armée et le pouvoir, après avoir mis fin en 2017 à deux décennies d’un régime autocratique dirigé par Yahya Jammeh. D’autant que la sécurité présidentielle est assurée par des troupes sénégalaises, par exemple.
La Gambie est un pays largement stable en Afrique de l’Ouest qui est populaire auprès des vacanciers en raison de ses plages et de sa faune.
Vignikpo Akpéné