510 organisations non gouvernementales œuvrant dans le développement ou les projets de santé locaux, le microcrédit, des orphelinats ou des associations culturelles sont soupçonnées d’être en relation avec des activités criminelles. Et pour l’état kenyan le verdict reste sans appel : ces ONG et associations diverses ont été dissoutes. Parmi elles, quinze sont accusées d’avoir recueilli des fonds pour financer des activités terroristes, tandis que les autres n’ont pas publié leurs comptes conformément à la loi.
C’est à travers un communiqué du Conseil de coordination des ONG que la nouvelle a été rendue publique. « Certaines ONG ont été et continuent d'être utilisées pour des activités criminelles, notamment comme circuits de financement du terrorisme au Kenya et dans la Corne de l'Afrique », peut on lire.
Une liste des 510 ONG a été publiée par le Conseil, cependant ce dernier ne précise pas lesquelles des organisations sont soupçonnées de terrorisme. Aucune ONG internationale ne semble y figurer.
Le communiqué a par ailleurs précisé que « les comptes bancaires de ces organisations sont également gelés et les informations les concernant ont été transmises aux agences de sécurité gouvernementale pour une action immédiate ».
Cette réaction constitue en quelque sorte une riposte pour le gouvernement kenyan qui est accusé d'avoir été incapable jusqu'ici d'empêcher la multiplication des attaques revendiquées par les islamistes somaliens shebab dans le pays.
Des premières mesures avait été prises début décembre avec le limogeage du ministre de l'Intérieur Joseph Lenku et du chef de la police kényane, David Kimaiyo, après une attaque des shebab ayant fait 36 morts dans une ville frontalière de la Somalie.
Le Parlement kényan débat actuellement d'un projet de durcissement de la législation en matière de sécurité, un texte critiqué par la presse et l'opposition. Ceux-ci jugent que ce projet de loi menace les libertés publiques.
En septembre 2013, l'assaut du Centre commercial de Westgate, à Nairobi, avait fait plus d’une soixantaine de morts.
AMBROSINE LAMY