Il y a huit ans, les Eperviers du Togo compostaient leur billet pour la première Coupe du monde de leur histoire !!! Une génération de joueurs menée par le capitaine Abalo Dosseh et le talent du seul « Ballon d’or » du foot togolais, Emmanuel Adebayor, a bouleversé tous les pronostics dans son groupe de qualification pour le Mondial 2006. Cet aréopage de talents et d’expériences avait eu raison d’un Sénégal devenu subitement paresseux après son excellent Mondial 2002, de la Zambie qui était en pleine reconstruction, du Congo-Brazzaville à la peine à l’époque, ou encore du Libéria sans grande expérience internationale.
Sans oublier une solide et expérimentée formation malienne qui s’embrouillait dans chaque grand match international. Les rencontres les plus historiques et mémorables livrées par les Togolais durant ces éliminatoires du Mondial 2006 ont eu lieu à Bamako et à Lomé contre les Aigles du Mali, et surtout les matches aller et retour contre le Sénégal vanté trois ans plus tôt dans tous les grands médias sportifs du monde.
Le point d’orgue de ce parcours héroïque des Eperviers sera leur match décisif remporté 3-2 à Brazzaville, après avoir été menés au score à deux reprises, sur deux grossières erreurs de leur charnière défensive. A la fin de ce match, la victoire des Eperviers a fait déferler une vague mémorable de jubilations aux quatre coins du Togo. Un retour triomphal sera réservé aux Eperviers 24h plus tard, dans les rues de Lomé. Le Togo qui venait de connaître des élections meurtrières (en avril 2005) avait subitement oublié ses vieux démons politiques.
Cependant, ce 8 octobre 2005 marque aussi le début de différends meurtriers et profonds dans la grande famille du ballon rond togolais. Ou encore a inauguré un cycle d’avanies et d’impérities, de mauvaise gouvernance et de corruptions qui continuent d’avoir la vie dure. Le faîte de cette gestion approximative du foot togolais sera atteint d’une part en 2007, lors du crash de Lungi (en juin, en Sierra Leone) et d’autre part en janvier 2010, durant l’attentat de Cabinda qui a arraché la vie à deux dirigeants sportifs locaux…
(Par Edem Gadegbeku)
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