New York (© 2022 Afriquinfos)- Alors que la junte militaire au pouvoir ne prévoit plus d’élections le 27 février comme elle s’y était engagée, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU a exigé, jeudi 13 janvier 2022, du gouvernement de la transition malienne, «un calendrier électoral acceptable», en dépit d’une mobilisation générale dans le pays et à la diaspora.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé jeudi 13 janvier, au gouvernement malien « un calendrier électoral acceptable », à la veille de manifestations dans le pays, à l’appel de la junte au pouvoir, pour dénoncer les sanctions récentes prises par la Cédéao.
« Il est absolument essentiel que le gouvernement malien présente un calendrier acceptable du point de vue des élections », a déclaré le chef de l’ONU lors d’une rencontre avec des journalistes. Il a précisé espérer « entrer en contact rapidement avec le gouvernement malien ».
Si « un calendrier acceptable est présenté et si le gouvernement prend des mesures dans cette direction, il y aura une levée progressive des sanctions » — fermeture des frontières, mesures économiques et financières — par la Cédéao, a rappelé Antonio Guterres.
« Je travaille avec la Cédéao et l’Union africaine pour créer les conditions qui puissent permettre au gouvernement du Mali d’adopter une position raisonnable et acceptable pour accélérer une transition qui dure déjà depuis longtemps », a-t-il aussi dit. Cela pourrait « permettre un rétablissement de la normalité dans les relations entre cet Etat et la communauté internationale, la Cédéao en particulier », a-t-il estimé.
Après un deuxième coup d’État en mai 2021, la junte militaire malienne ne prévoit plus d’élections le 27 février comme elle s’y était engagée et projette une transition qui pourrait durer jusqu’à cinq ans. Cette position a été largement condamnée par la communauté internationale alors que la Russie de son côté affiche de la « compréhension » à l’égard des autorités maliennes et de la difficulté d’organiser des élections dans un État où prolifèrent des groupes armés.
En effet, les présidents africains de la sous-région ont fermé leurs frontières et suspendu le Mali de leurs instances après le chronogramme que les militaires leur ont présenté suite aux assises de la refondation, pendant lesquelles la population a apporté son soutien à une prolongation de la transition, jusqu’en 2026.
Cependant, Antonio Guterres n’a pas annoncé de date de rencontre avec les autorités maliennes, qui de leur côté ont appelé leurs homologues de la sous-région à revoir leurs sanctions.
Ce vendredi 14 janvier 2022, aussi bien à Bamako que dans les autres grandes villes du pays, des milliers de malien étaient descendus dans les rues pour répondre à l’appel des autorités de transition pour dire « non » aux sanctions de la Cédéao.
Le gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane, s’était engagé en avril 2021, à organiser les élections présidentielles et législatives, le 27 février 2022.
V.A.