Bissau (© 2024 Afriquinfos)- Qui constitueront les potentiels candidats à la présidentielle bissau-guinéenne prévue pour le 24 novembre 2025, et qui en sera le vainqueur ? Ces questions se posent alors que l’actuel Président Umaro Sissoco Embalo a affirmé, ce 11 septembre 2024, non seulement ne pas envisager de se présenter pour la prochaine présidentielle, mais aussi qu’aucun de ses rivaux ne « sera son successeur ».
« Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils« , a-t-il annoncé aux journalistes à l’issue du Conseil des ministres ce 11 septembre 2024. Une déclaration surprenante, car ses partisans n’ont eu de cesse de réclamer sa candidature ces derniers mois.
Selon le dirigeant et son épouse Dinisia Reis Embalo, cette décision de renonciation a été prise car ayant conclu qu’il ne servait à rien de « s’engager à nouveau dans un combat politique avec des homologues qui, de leurs points de vue, ne sont pas d’un bon niveau ».
«Ces derniers jours, je revenais de voyage. Dans l’avion, mon épouse m’a interpellé: ‘Monsieur le Président, je crois que tu ne dois pas te présenter à la prochaine présidentielle’. Surpris, je lui demande pourquoi ? Elle me répond: ‘Parce que tu ne mérites pas qu’on t’insulte autant‘. Après avoir mûrement réfléchi, le lendemain, je lui répondis: ‘Vous avez raison, j’ai entendu vos conseils, je ne serai pas candidat en 2025‘, parce que je ne veux pas me rabaisser au même niveau que ceux qui m’insultent», a rapporté le dirigeant à la presse.
Le Président Embalo a souligné dans la foulée que le futur Chef d’État devra faire preuve d’une plus grande honnêteté et d’un plus grand sérieux que ce qu’offre la classe politique actuelle. Il s’oppose pour ce faire formellement à ce que certains de ses rivaux lui succèdent. «Je peux vous garantir que ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront. C’est une autre personne mieux que nous qui me remplacera. C’est ce que mérite la Guinée-Bissau», a-t-il confié. Et d’ajouter : ‘’Je ne serai pas remplacé par un bandit« !
Toutefois, selon le confrère ‘Jeune Afrique’, ‘’Sissoco Embaló n’exclut pas de reconsidérer sa non-candidature’’. Depuis son indépendance vis-à-vis du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a connu une multitude de putschs et de tentatives de coup de force. Avec la présidentielle de 2014, la Guinée-Bissau s’était re-engagée sur la voie d’un retour normal à l’ordre constitutionnel. Mais, elle a été vite rattrapée par des turbulences socio-politiques sous la Présidence Embalo entamée en décembre 2019.
Une donne, une atmosphère politique, des déclarations d’Embalo qui augurent de la résurgence de profondes turbulences politiques dans les semaine à venir en Guinée-Bissau, à quelques mois de la prochaine présidentielle. Avec ou sans candidature d’Embalo, le scrutin présidentiel à venir s’annonce heurté dans ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest.
Vignikpo Akpéné