Ghana: Scandale financier présumé à la National Signals Bureau, petite face de la corruption hideuse sous Akufo-Addo?

Afriquinfos Editeur
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Nana Akufo-Addo (DR)

Un ancien haut responsable sécuritaire du Ghana a été arrêté pour malversations financières, soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés à renforcer la cybersécurité du pays, a révélé lundi 24 mars 2025 le ministre de la Justice.

Kwabena Adu-Boahene, ex-directeur du National Signals Bureau (NSB), qui surveille les signaux de communication principalement liés à la sécurité au Ghana, est accusé dans le cadre d’un contrat de 7 millions de dollars signé en janvier 2020 avec une société israélienne, RLC Holdings Limited. Le nouveau Président ghanéen, John Mahama, qui a pris ses fonctions en janvier 2025, a déclaré une tolérance zéro envers la corruption!

Le Président du Ghana John Mahama lors d’une Conférence sur l’investissement en Afrique, à Addis Abeba le 16 février 2025.

Jusqu’à présent, son Gouvernement a reçu plus de 2.000 plaintes dans le cadre de son initiative « Opération récupérer tous les biens mal acquis » (ORAL) visant à retrouver tous les biens de l’État indûment acquis sous la Présidence de son prédécesseur Nana Akufo-Addo. L’enquête de l’EOCO (Office de lutte contre la criminalité économique et organisée, une Agence gouvernementale), a démontré qu’une partie des fonds prévus pour le projet de cybersécurité a été transférée vers des comptes privés liés à M. Adu-Boahene, ancien patron du NSB, et à sa femme, Angela Adjei-Boateng.

« Le 6 février 2020, il a transféré un montant initial de 27,1 millions de cedis (1,7 million de dollars) du compte du NSB à la banque Fidelity vers sur un compte privé à la banque UMB », a détaillé Dominic Ayine, procureur général et ministre ghanéen de la Justice, lors d’une conférence de presse ce 24 mars.

« Les documents officiels relatifs au transfert révèlent que le montant était destiné au paiement d’un logiciel de système de cyberdéfense. Il a transféré l’argent à sa société privée », a-t-il ajouté. Les autorités affirment que le couple a utilisé les fonds pour acquérir plusieurs propriétés au Ghana et à l’étranger. M. Adu-Boahene et à sa femme ont été placés en détention et l’enquête se poursuit afin d’identifier d’autres personnes impliquées, a indiqué M. Ayine.

La nouvelle campagne contre la corruption du Ghana vise à rassurer les investisseurs étrangers et les institutions financières sur sa volonté de stabiliser son économie. Une enquête a été lancée sur l’ancien ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, soupçonné d’avoir causé de lourdes pertes financières à l’État via d’importantes transactions de fonds publics jugées suspectes. M. Ofori-Atta a été déclaré en fuite en février 2025. Lors de ses négociations avec le FMI (Fonds monétaire international) pour obtenir un prêt de 3 milliards de dollars en 2023, le Ghana avait notamment promis d’améliorer sa gouvernance.

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