Gabon : Qui était l’opposant André Mba Obame ?

Afriquinfos Editeur 42 Vues
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Ex ministre de l’Intérieur du gouvernement  d’Omar Bongo jusqu’en 2009, année du décès de ce dernier, celui qu’on appelle affectueusement AMO a changé de camp peu de temps après en fondant l’Union nationale, devenant ainsi un opposant face à Ali Bongo. Candidat à la présidentielle de 2009 sous les couleurs de l’Union Nationale,  Obame entamera une virulente contestation des résultats officiels du scrutin après la proclamation d’Ali Bongo Ondimba.

André Mba observe une grève de la faim, s’autoproclame président de la République, prête serment sur  la Constitution et forme son gouvernement. Le gouvernement d’Ali Bongo réagit en estimant qu’il avait «violé gravement» la Constitution et le poursuit pour « crime de haute trahison ». Obame et son gouvernement se réfugient le même jour dans les bâtiments du PNUD et ce dernier  réclame la reconnaissance de son gouvernent par Ban Ki moon.

Le ministre de l’Intérieur, annonce la dissolution de l’Union Nationale, Mba Obame perd son immunité parlementaire suite à un vote à l’Assemblée nationale. Il sort finalement du PNUD le 27 février de la même année et regagne son domicile tout en promettant de continuer la lutte.

Mais cet combat sera entravé par son état de santé dégradant. En mai 2011, alors qu’on lui diagnostique  une « hernie discale postéro-latérale », il se rend en Afrique du sud où il subit une lourde opération chirurgicale puis effectue un retour triomphal au pays en août 2012.

Mais sa joie sera de courte durée. Sa rééducation prend une autre tournure, son état de santé s’aggrave  et il sera victime d’un accident vasculaire cérébral qui va accélérer la dégradation de sa santé. Il quitte alors  le Gabon en 2013 pour plusieurs mois de soins médicaux à Tunis avant de rejoindre le Niger puis le Cameroun pour un autre traitement : celui des tradi-therapeutes.

Selon Obame, cette dure épreuve n’est pas ordinaire. « J’ai été à plusieurs reprises dans un état de coma avec une paralysie presque totale et des difficultés d’élocution. Ça ressemble à un AVC mais il n’y pas de traces d’AVC au niveau du cerveau», avait-il déclaré dans une interview à l’AFP en janvier 2013 affirmant être l’objet d’attaques mystiques répétées.

Manifestations

Une révélation que ses  partisans ont sans doute pris à cœur. A l’annonce de  la mort de leur leader, ces derniers sont descendus dans la rue pour « assouvir leur vengeance ». Des manifestations ont eu lieu  dans plusieurs quartiers de la capitale gabonaise. Les jeunes en colère ont incendié des véhicules dans certaines rues de Libreville avant d'aller mettre le feu à l'ambassade du Bénin au Gabon arguant que l’opposant aurait été victime de l’œuvre des féticheurs béninois.
 

La tension s’est calmée dans la soirée après que le gouvernement ait déployé des forces de sécurité et de défense à travers la ville.
Les sapeurs pompiers ont tenté de circonscrire les flammes.

«Je ne peux choisir ni comment mourir, ni quand. Mais je peux décider de comment et pourquoi je vais vivre. La préservation de la République, la restauration de la démocratie et l’amélioration significative de la condition politique, économique, sociale et culturelle de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais sont les principes et les objectifs au nom desquels j’ai définitivement choisi de consacrer mon existence », disait André Mba Obame, dans son discours prononcé le 25 janvier 2011. OMA n’aurait pas le temps d’atteindre le but de son existence au grand désarroi de ses partisans qui voyaient en lui un homme charismatique.

 P. AMAH