Libreville (© 2024 Afriquinfos)- Renversé du pouvoir depuis plus d’une année, l’ex-Président gabonais Ali Bongo dit être «conscient» de ce qui a été accompli sous sa présidence d’une durée de 14 années, tout en admettant également «des insuffisances». «Je comprends que malgré les réalisations effectuées sous mes mandats, trop de Gabonais souffrent encore, et cela reste mon plus grand regret», s’est exprimé l’ancien dirigeant dans une lettre ouverte.
Dans la lettre diffusée ce mercredi 19 septembre 2024 par ses avocats et signée de sa main, le Président renversé dit «comprendre la volonté des citoyens de souhaiter voir de nouveaux responsables politiques». En conséquence, il «réaffirme son renoncement définitif à toute ambition nationale. Cela vaut également pour Sylvia et Noureddin», a-t-il précisé.
Il a en outre appelé à la libération de son épouse Sylvia et de son fils Nourredin, incarcérés depuis un an à la Prison centrale de Libreville, et à l’arrêt des violences contre eux. Car selon lui, Sylvia et Nourredin Bongo sont poursuivis entre autres pour «haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics et des malversations financières internationales en bande organisée». Leurs avocats dénoncent depuis des mois leurs conditions de détention.
Dans cette lettre de deux pages, Ali Bongo demande aussi à son pays, ses dirigeants et ses concitoyens de ne pas céder à la vengeance contre sa famille. L’ancien Président en appelle «à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Nourredin et à leur libération».
Sa femme et son fils, qui, ajoute-t-il, sont «depuis trop longtemps emprisonnés pour des faits dont ils n’ont pas été reconnus coupables, boucs-émissaires d’une situation qui va bien au-delà de leur personne». Concernant sa situation personnelle, Ali Bongo dit ne pas être «libre de [s]es déplacements» et affirme être «soumis à une surveillance quotidienne». Il se dit «isolé du monde extérieur, sans communications, sans nouvelles de ma famille».
V. A.