Abuja (© 2024 Afriquinfos)- Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, arrive à la fin de sa première tournée en Afrique dans le but de relancer les relations avec le continent de 54 nations. Cette tournée l’a mené, depuis dimanche 3 novembre, au Nigeria et en Afrique du Sud.
Ce déplacement officiel assure le retour de Londres sur un continent au cœur des stratégies d’influence de nombreux acteurs. Par ailleurs il a permis à la Grande-Bretagne d’établir un partenariat stratégique visant à stimuler la croissance économique, à renforcer la coopération en matière de sécurité et à resserrer leurs liens personnels. Des accords ont été signés en ce sens entre Londres, Abuja et Pretoria.
Au Nigeria, le ministre des Affaires étrangères Yusuf Tuggar et son homologue britannique David Lammy ont présenté un partenariat qui vise également à renforcer les efforts en cours en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
« En renforçant nos liens économiques grâce aux investissements et au commerce, nous pouvons débloquer une croissance substantielle pour les deux pays, stimuler la création d’emplois et améliorer la valeur ajoutée locale« , a déclaré Tuggar lors d’une conférence de presse conjointe à Abuja, la capitale du Nigeria.
David Lammy, a également signé des accords bilatéraux au Cap avec son homologue sud-africain.
Les discussions qu’il a eues avec Ronald Lamola visaient à renforcer les relations entre les deux pays, qui ont convenu de renforcer leurs liens commerciaux et de défense.
Au cours des réunions, Lammy a réitéré sa position sur la représentation africaine à l’ONU, déclarant : « Le Royaume-Uni a depuis longtemps une position selon laquelle l’Afrique doit être représentée au Conseil de sécurité de l’ONU et je souhaite mieux comprendre si la position récente est soutenue par d’autres membres du Conseil de sécurité, en particulier la Russie et la Chine. »
De son côté, Ronald Lamola a insisté sur le fait que le Royaume-Uni est un partenaire important pour l’Afrique du Sud. Lamola a déclaré qu’il souhaitait reconnaître ce qu’il a appelé les « liens étroits d’amitié » entre les deux pays et leurs peuples.
Mais il a ajouté qu’il y avait place à l’amélioration, soulignant que le commerce et les investissements entre les nations ont quelque peu stagné, en partie à cause de la pandémie. La visite de Lammy fait suite à sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement travailliste qui a pris ses fonctions plus tôt cette année.
Depuis la dernière arrivée au pouvoir du Parti travailliste en 2010, les relations entre les États africains et les autres puissances mondiales ont considérablement changé.
Aujourd’hui, la Chine est le plus grand partenaire commercial de nombreux pays africains, tandis que la Russie a fait de plus en plus de percées, notamment en offrant un soutien militaire aux États d’Afrique de l’Ouest qui luttent contre les djihadistes. Les pays du Golfe, riches en pétrole, ainsi que la Turquie, ont également accru leur influence sur le continent en concluant des accords commerciaux et militaires.
En revanche, les relations entre le Royaume-Uni et l’Afrique ont été « beaucoup plus ternes », explique Alex Vines, responsable du programme Afrique à Chatham House, un groupe de réflexion basé à Londres.
C’est notamment le cas entre le Royaume-Uni et son plus grand partenaire commercial sur le continent, l’Afrique du Sud, et le voyage est une « tentative de relancer cela», ajoute-t-il. «Je veux entendre ce dont nos partenaires africains ont besoin et favoriser les relations afin que le Royaume-Uni et nos amis et partenaires en Afrique puissent grandir ensemble», a déclaré Lammy.
La Grande-Bretagne n’est pas un nouveau venu sur le continent. Une longue histoire – et parfois mouvementée – sous-tend nombre de ses relations avec les pays africains. Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré que «la croissance est la mission principale de ce gouvernement et soutiendra nos relations au Nigeria, en Afrique du Sud et au-delà».
Cela signifiera «plus d’emplois et plus d’opportunités pour les Britanniques et les Africains», a-t-il ajouté. La politique africaine du Royaume-Uni s’est longtemps concentrée sur l’aide au développement, mais celle-ci a été réduite ces dernières années alors que le pays fait face à sa propre crise économique.
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