La FECAFOOT déclare l’élection de Mohammed Iya

Afriquinfos Editeur
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"L'instance qui constate la régulation et la régularité du scrutin s'est prononcée. L'élection du président de la FECAFOOT était conforme au code électoral. D'ailleurs, le représentant de la Fédération internationale de football association a corroboré cette version", a déclaré à Xinhua Junior Binyam.

Selon Junior Binyam, il est temps de penser à l'avenir. "Nous espérons que les uns et les autres vont maintenant accepter de revenir au football, après trois mois marqués par des bagarres de rue et des accrochages tous azimuts, des élections reportées..", a- t-précisé.

L'optimisme des dirigeants en poste à la Fédération camerounaise de football contraste avec les réserves émises au ministère des Sports et de l'Education physique.

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"Il n'y a plus rien à dire sur les élections à la FECAFOOT. Le gouvernement s'est laissé broyer par la grosse mafia de la FECAFOOT qui a des ramifications à l'extérieur", a affirmé, sous anonymat, un cadre en service au secrétariat général du ministère des Sports à Yaoundé.

Ce dernier a affirmé à Xinhua vendredi que "le gouvernement aurait dû interrompre le processus électoral".

Mohammed Iya en poste depuis 15 ans a été réélu pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la Fédération camerounaise de football au terme de l'assemblée générale tenue dans la nuit du 19 au 20 juin à Yaoundé. Il a obtenu 97 voix sur les 98 valablement exprimés sur un collège composé de 102 délégués.

Le nouveau bureau de la FECAFOOT est complété par Seidou Mbombo Njoya, Charles Bella Moki et Pierre Batamak élus premier, deuxième et troisième vice-présidents respectivement.

Interpellé puis gardé à vue depuis le 10 juin au Secrétariat d'Etat à la défense chargé de la gendarmerie (SED), pour sa gestion de la société de développement de coton, entreprise parapublique dont il est par ailleurs le directeur général depuis près de 30 ans, Mohammed Iya a été transféré mercredi à la prison centrale de Yaoundé, pendant que se déroulait le scrutin à la FECAFOOT.

Durant son absence, l'intérim sera assuré par le premier vice- président, comme indiquent les statuts de la FECAFOOT.

Le scrutin qui avait déjà connu deux reports, le 25 mai et le 11 juin, s'est finalement tenu dans une ambiance tendue.

Pour éviter des émeutes entre les différentes parties rivales, les pouvoirs publics ont déployé plusieurs dizaines de policiers et gendarmes armés autour de la FECAFOOT.

Marlène Emvoutou, candidate malheureuse, a quant à elle adressé une requête à la Commission des recours, aux fins d'annulation de l'élection "entachée d'irrégularités" du président et des membres du Comité exécutif de la FECAFOOT.

En effet, "le code de procédure électorale n'a nullement été respecté, puisque l'appel et la vérification des noms des votants n'ont pas été fait avant l'accès en salle, la présence dans la salle de l'élection des personnes non membres de l'assemblée qui ont voté en lieu et place de certains membres absents", explique-t- elle dans un courrier daté du 20 juin.

Face à tous ces polémiques et dysfonctionnements, le Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC), instance qui avait déclaré Mohammed Iya inéligible avant le scrutin, attend d'être saisi officiellement pour se prononcer.

"Ce n'est pas à nous dire si l'élection s'est déroulée normalement ou non. Il est du devoir de chaque candidat de le faire. Ensuite, la Chambre de conciliation et d'arbitrage prendra la décision de valider ou d'invalider l'élection", a déclaré le secrétaire général du CNOSC, Emmanuel Abolo Biwolé, joint par Xinhua.

"Pour le moment, nous n'avons aucun intérêt à rentrer dans les batailles de chiffonniers. Le CNOSC est une institution respectable et respectée qui tient à garder toute sa crédibilité au plan national et international", a-t-il indiqué par ailleurs.