Abidjan (© 2022 Afriquinfos)- La cherté de la vie sévit depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire. Le Président de la République, Alassane Ouattara, et son Gouvernement ont mis en place plusieurs mesures pour endiguer le phénomène et apporter des solutions durables à la population ivoirienne.
Lors du Conseil des ministres du 6 juillet dernier, présidé par Alassane Ouattara, la problématique de la cherté de la vie était à l’ordre du jour. L’occasion pour le chef d’État de revenir sur les actions prises par son gouvernement pour maîtriser le taux d’inflation. Des mesures qui semblent porter leur fruit ; en témoigne le taux d’inflation du pays estimé à 4,1% contre plus de 10% chez certains pays de la région (17% au Nigeria et 12,6% en Guinée selon la Banque mondiale).
À l’issue de cette réunion, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Amadou Coulibaly, a d’ailleurs rappelé que cette hausse des prix s’explique «essentiellement [par] la crise russo-ukrainienne qui entraîne, partout dans le monde, une augmentation du coût de la vie».
Baisser les prix des produits de première nécessité
Afin de réduire considérablement les effets négatifs de l’inflation sur les porte-monnaie ivoiriens, le gouvernement s’est d’abord saisi du coût trop élevé des produits de première nécessité. Pour amortir les prix de certains produits, des subventions ont donc été accordées: «Les efforts du gouvernement sont là. Sur le pain, par exemple, c’est 6 milliards de FCFA de subvention de l’État par mois», précise Amadou Coulibaly.
Toujours dans la même logique, les prix de certaines denrées de première nécessité ont été fixés pour limiter leur hausse. Pain, huile, poche de sang, contrat de bail et location sont désormais régulés par des prix fixes. Derrière cette démarche : la volonté de faire baisser les prix, mais aussi de sensibiliser les consommateurs aux pratiques de «fraudeurs» qui ne respectent pas les règles du marché local. Pour informer les consommateurs et les prévenir de ces éventuelles fraudes, le gouvernement ivoirien a fait circuler sur Twitter le plafonnement des prix accompagné du slogan « Refusez de payer plus cher» !
Assurer la souveraineté alimentaire
L’autre objectif affiché du gouvernement est d’accroître la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, Alassane Ouattara entend agir sur deux axes : encourager la population ivoirienne à consommer local et intensifier la production dans les secteurs agricoles. Dans cette logique, Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce et de l’Industrie, a invité les Ivoiriennes et Ivoiriens à «privilégier la consommation des produits vivriers locaux [comme le] riz local, [la] banane plantain, [le] manioc, [l’]igname et à adapter leurs habitudes de consommation selon la saisonnalité de ces produits» afin de limiter leur dépendance à des produits importés de l’étranger.
Concernant l’intensification de la production agricole, le Premier Ministre Patrick Achi a officiellement lancé les travaux de l’agropole nord destinée à moderniser l’agriculture, mercredi 27 juillet. Lors de son discours, le Premier ministre a rappelé que «la Côte d’Ivoire est une grande puissance agricole avec un leadership africain croissant», et qu’il fallait continuer de renforcer ce statut en «produisant mieux, en produisant plus et ensuite en transformant localement tous ces produits afin de (…) vendre plus cher, de mieux exporter et d’améliorer les conditions de vie [des] populations».
L’agropole pour moderniser l’agriculture
Située dans le Nord du pays à Sinématiali, l’agropole nord regroupera des exploitations agricoles ainsi que des agro-industries destinées à transformer les matières premières produites. Représentant un coût global de 167,4 milliards de FCFA, l’agropole de Sinématiali sera dédiée à la culture de mangue, d’anacarde, de karité, de riz, de maïs, de viande et à l’aquaculture. Un projet important pour la productivité ivoirienne qui s’inscrit dans le cadre du Programme national d’investissement agricole (PNIA II) 2017-2025. Au total, neuf agropoles verront le jour dans différentes régions du pays pour « [tenir] compte du climat et [exploiter leur] fort potentiel», explique Kobenan Jouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Ce projet bénéfique pour la souveraineté alimentaire, le sera aussi pour l’emploi puisque 100 hectares de terre seront consacrés aux entreprises privées dans le cadre d’un Agri-parc industriel qui prévoit «la création de 300 PME ; un programme d’incubation pour 1.000 jeunes ; la création de 25.000 emplois directs et 45.000 emplois indirects», assure Alassane Ouattara.
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