Djibouti : Situation alimentaire alarmante dans les camps de réfugiés

Afriquinfos Editeur
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Cette étude, qui repose sur une approche multidimensionnelle, a permis d'analyser plusieurs aspects de la problématique des réfugiés à Djibouti à savoir la sécurité alimentaire, la nutrition, les moyens de subsistance, la santé, l'accès à l'eau  et l’assainissement, la protection, l'habitat et surtout l’environnement.  

 Elle a également permis d'explorer les solutions durables et les possibilités de rapatriement volontaire. Selon l'étude, la ration alimentaire mensuelle est consommée en 22 jours en moyenne parce que les foyers vendent une petite partie de leur ration pour acheter d'autres aliments et des produits non- alimentaires.

Pour la représentant-résident du PAM à Djibouti, Imed Khanfir, l'émergence de ces pratiques contribuent fortement au renforcement de l'insécurité alimentaire dans les camps de refugiés.  

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 Face à cette problématique, la responsable onusienne a proposé de donner sous forme d'argent liquide une petite partie de la dotation alimentaire à l'avenir pour non seulement réduire les ventes des rations alimentaires des réfugiés mais aussi stimuler le marché local.

 La malnutrition globale aigue a augmenté dans les camps de Holl- Holl et d'Ali-Addeh de 9,9% à 12% par rapport à l'année précédente, et la malnutrition aigue sévère de 0,9% à 3%.

 Devant cette détérioration de la situation nutritionnelle, les recommandations de cette étude prônent la mise en place de mesures préventives, d'activités génératrices de revenus et de distributions de kérosène afin d'éviter les effets négatifs sur l’environnement et la protection.

Pour la représentante-résidente du HCR à Djibouti, Mme Honorine Sommet-Lange, lorsque le niveau de la sécurité alimentaire est satisfaisant et que les réfugiés sont à même de s'auto-prendre en charge, l'aide de la communauté internationale, à travers le PAM, est alors à même de s'estomper progressivement.

"Dans le cas contraire, a-t-elle dit, le HCR et le PAM, avec le soutien du gouvernement djiboutien et l'apport des partenaires humanitaires, doivent travailler pour garantir cette aide alimentaire et mettre en place les mécanismes visant l'auto-prise en charge des réfugiés dans le long terme".

A Djibouti, le premier camp de réfugiés a ouvert ses portes en 1990. Situé au sud-est du pays, près de la région frontalière montagneuse avec l'Ethiopie et la Somaliland, le camp d'Ali-Addeh accueille quelque 20.000 réfugiés, dont 70% sont des femmes et des enfants, et pour la plupart originaire de la Somalie.