Djibouti met en service un nouveau système d’information intégré sur l’environnement

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Pays semi-aride disposant d'un paysage lunaire, Djibouti a décidé de préserver son environnement déjà fragilisé par les calamités naturelles, à travers la photographie satellitaire qui est, selon les experts djiboutiens, une source d'informations capitales et tout à fait fiables dans le domaine environnemental ou cartographique car "elle permet une prise de décision informée et pertinente des décideurs politiques afin de répondre rapidement et de manière adéquate aux défis climatiques et environnementaux".

Dans le cadre de l'AMESD, Djibouti a bénéficié récemment d'une station composée d'une antenne parabolique, d'un serveur de réception et de deux autres ordinateurs appelés eStation ('environnemental Station') qui ont pour mission de collecter les données d'observations de la Terre.

A en croire le directeur par intérim de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, M. Idriss Ismael Nour, plusieurs objectifs sont assignés à ce nouveau système intégré? dont notamment l'amélioration des processus de prise de décisions dans les domaines de suivi des ressources environnementales et de la gestion des risques environnementaux en Afrique.

"Dans ce sens, il doit augmenter la capacité de gestion de l'information des institutions régionales et nationales ayant mandat sur des secteurs environnementaux. De plus, ils doivent faciliter l'accès aux données d'informations environnementales sur toutes l'Afrique dérivées des technologies d'observation de la terre", a-t-il dit.

A Djibouti, le cas de la Forêt du Day illustre à lui tout seul cette réalité. Selon les données collectées grâce aux observations terrestres mais aussi et surtout satellitaires, il a été constaté que les forêts de genévriers (Juniperus) de Day connaissent depuis longtemps une forte pression qui tend à réduire leur surface originelle.

On estime que 88% de ces forêts ont disparu depuis les deux derniers siècles et 20% il y a moins de 50 ans.

Depuis l'établissement de ces constats, des mesures d'urgence comme la reforestation de ce parc naturel ont été prises par les autorités publiques.

Dans le contexte local des sécheresses à répétition et des défis importants qui pèsent sur l’environnement, l'utilité et l'impérieuse nécessité de disposer de ces informations satellitaires ne sont plus à démontrer.

Lancé en octobre 2007 et prévu pour durer quatre ans, le projet AMESD vise à renforcer l'usage opérationnel des technologies d’observation de la Terre et à garantir la pérennité des applications environnementales et climatologiques spécifiquement africaines, de manière à doter les nations d'Afrique des moyens dont elles ont besoin pour gérer plus efficacement leur environnement.

AMESD ouvre la voie à l'extension à l'Afrique du programme européen de Surveillance mondiale pour l'environnement et la sécurité (GMES).

Le financement d'AMESD est couvert par le Fonds de développement européen de l'UE. La Commission de l'Union africaine est chargée de sa conduite, avec l'appui de cinq Centres régionaux de mise en œuvre et d'une assistance technique internationale et le concours du Centre commun de recherche de la Commission européenne et d'EUMETSAT.